Gérald Darmanin a annoncé qu'il présenterait mercredi en Conseil des ministres le décret de dissolution du collectif écologiste les Soulèvements de la Terre (SLT). Répondant mardi à une question du député Renaissance Thomas Rudigoz qui dénonçait les violences survenues entre forces de l'ordre et militants écologistes lors de la manifestation contre la liaison ferroviaire Lyon-Turin, le ministre de l'Intérieur a défendu le décret de dissolution des SLT en faisant valoir qu'"aucune cause ne justifie qu'on blesse des policiers et des gendarmes".
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Les Soulèvements de la Terre ont dénoncé mardi une "dissolution très politique et particulièrement inquiétante", après la confirmation par le gouvernement que celle-ci interviendrait mercredi en Conseil des ministres. Cette dissolution a été "réclamée directement au chef de l'Etat par l'agro-industrie et la FNSEA" et "essayer de faire taire les Soulèvements de la Terre est une vaine tentative de casser le thermomètre plutôt que de s'inquiéter de la température", estime le mouvement écologiste radical dans un communiqué.
Feu vert d'Élisabeth Borne
Mercredi dernier, le président Emmanuel Macron avait pressé, en Conseil des ministres, la Première ministre Elisabeth Borne de donner son feu vert au décret de dissolution préparé par Gérald Darmanin. Quelques heures plus tard, devant les sénateurs, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait assuré aussitôt que le décret allait être pris très rapidement.
Les Soulèvements de la Terre avaient été mis en cause le week-end précédent lors d'une manifestation en Loire-Atlantique contre l'extension d'une carrière de sable, en raison d'actions coups de poing violentes.
Ce collectif hétéroclite a fait la Une de la presse pour ses actions contre les bassines de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres à l'automne dernier et en mars. En mars, la manifestation interdite avait donné lieu à de violents affrontements entre les gendarmes et les opposants à ces retenues d'eau.
Quelques jours plus tard, le ministre de l'Intérieur avait annoncé le lancement de la procédure de dissolution des SLT, qui s'est avérée très compliquée juridiquement, s'agissant d'un groupement de fait d'associations et de groupements. Un groupement de fait n'est pas formellement déclaré auprès des pouvoirs publics.