Ce lundi, les stages des élèves de secondes débutent. Pour la première fois, plus de 500.000 lycéens vont découvrir un métier pendant deux semaines, après avoir déjà eu une expérience professionnelle en troisième. C’est en effet la première année que cette mesure, mise en place par Gabriel Attal, voit le jour.
Cependant, pour tous ces jeunes, trouver une société n’a pas été simple : rares sont les entreprises qui ont accepté d’accueillir autant d’élèves sur une si longue période. D’après les syndicats enseignants, plus de la moitié des secondes n’avaient toujours pas de convention signée fin mai. Mais pour le ministère, début juin, seuls 30 % des élèves n’avaient rien. Malgré cette différence de chiffres, de nombreux élèves se sont précipités sur des offres sans véritable lien avec leur projet professionnel. Et certains ont même opté pour un stage à distance.
"Je n’ai pas eu le choix"
C’est le cas de Yanis*, qui commence son stage en visio ce lundi, depuis sa chambre, sans grand enthousiasme. "On a envoyé plusieurs candidatures et seul le groupe Engie a répondu. Ils avaient déjà beaucoup de demandes et n’ont donc pas pu me proposer un stage à côté de chez moi", raconte-t-il.
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Le jeune homme a donc choisi, sur les conseils de ses enseignants, de faire son stage en visio en s’inscrivant à un module spécifique, proposé par la plateforme d’orientation Myfuture. "D'un côté, ça m'arrange puisque je reste chez moi. Mais un stage, normalement, ça se fait dans une entreprise, car il y a de la pratique aussi… Je n'ai pas eu le choix”, commente le lycéen.
Un "YouTube live" en guise de stage
La plateforme Myfuture aide habituellement les élèves à trouver un stage en présentiel, en mettant en lien des employés avec des jeunes désireux de découvrir un métier. Mais face à l’afflux des demandes cette année, un module en ligne a vu le jour : deux semaines de découverte des métiers du net, avec des visites de locaux en vidéo et des échanges en visio avec des salariés, le tout animé par une YouTubeuse formée à l’exercice. Une initiative soutenue par l’Éducation nationale et financée par la filière du numérique.
"Il n’y a rien de plus intéressant et de plus concret qu’une immersion en présentiel dans une société", concède Victor Gaeremynck, directeur général de Myfuture. "Mais il faut se rendre à l’évidence, il y a un grand nombre de jeunes qui n'ont pas de réseau pour trouver une entreprise. Donc c'est pour ces jeunes qu'on a créé un stage virtuel : c’est un plan B, mais un plan B de bonne qualité", soutient Victor Gaeremynck.
Cette plateforme disposait déjà d’un module en visio, pour les troisièmes sans solution, environ 500 jeunes y participaient chaque année. Mais, ce lundi, ce sont près de 3.000 secondes qui se sont inscrits à ce stage virtuel.
*Son prénom a été modifié