Depuis le 1er janvier dernier, la loi confie aux villes le soin de gérer leur stationnement en voirie. Certaines d'entre elles, comme Paris, en ont profité pour augmenter le tarif. Désormais, il faut payer coûte que coûte.
"La contestation est beaucoup plus difficile". L'histoire se répète à l'envi. Un automobiliste parisien paie son stationnement, souvent via l'application officielle, son compte bancaire est débité mais… quand il revient chercher son véhicule, il a été verbalisé. Avec ou sans papillon sur le pare-brise. Dès lors, le parcours du combattant commence. Hervé, chauffeur pour un hôtel de luxe, a écrit à la préfecture pour faire annuler plusieurs contraventions abusives. "La méthode est très contestable. Maintenant, c'est un système de prise électronique de la plaque d’immatriculation. On n'a plus de papillon sur le pare-brise, donc la contestation est beaucoup plus difficile", déplore-t-il au micro d'Europe 1.
Pas d'adresse indiquée pour contester l'amende. Même mésaventure pour l'avocat Eric Morain. Verbalisé alors qu'il a payé son stationnement, directement débité sur son compte bancaire, il a effectué un recours en ligne. "Je n'ai eu aucune réponse. J'ai à nouveau un délai d'un mois, à condition de payer plein pot les 50 euros de l'amende. Au dos du forfait post-stationnement, il est écrit que l'on peut saisir une commission nationale du stationnement payant, mais je ne sais pas à quelle adresse écrire ! Ce n'est pas indiqué", dénonce-t-il. L'avocat demande donc à l'Etat et à la Ville de Paris d'abroger ces nouveaux PV, peut-être illégaux puisque personne ne peut contester. Pas d'interlocuteur, pas d'adresse… un système kafkaïen, qui explique que le taux de recours à Paris n'est que de 3%.