Les automobilistes strasbourgeois qui roulent avec une voiture Crit’air 3 ont deux ans de répit supplémentaires. L’Eurométropole de Strasbourg a annoncé cette semaine que les véhicules concernés seraient finalement autorisés à circuler jusqu’au 1er janvier 2027 contre 2025 selon le calendrier initial de la ZFE. La qualité de l’air s’est nettement améliorée dans la capitale alsacienne et "il nous faut prendre en compte la question du pouvoir d’achat des ménages", estime l’Eurométropole. Les principaux concernés sont ravis par cette mesure.
"Je comprends la démarche, mais personnellement, je trouve ça un peu punitif"
Leila est au chômage. Le père de ses quatre enfants touche à peine le SMIC. Alors, elle est soulagée d’avoir deux ans de répit avant de se débarrasser de sa voiture Crit’air 3. "J'étais contente, au moins deux ans déjà, c'est pas mal. Mais je trouve que ce n'est pas suffisant avec des augmentations en ce moment pour la nourriture plus la voiture. Il faut penser aux gens aussi parce qu'on n'a pas les moyens", explique cette mère de famille.
Et elle profitera de ces deux ans supplémentaires pour faire passer la conduite accompagnée à son fils. Thomas, infirmier, n’était pas au courant de cette décision. "Je comprends la démarche, mais personnellement, je trouve ça un peu punitif comme principe. On va quand même essayer de se mettre dans les clous", raconte-t-il au micro d'Europe 1.
Pour Anissa, c’est un autre décor. Si sa voiture avait été interdite de circulation dès janvier prochain, elle l’aurait malgré tout gardée. "Franchement, j'aurais continué de rouler, je serais en infraction. J'ai pas le choix et j'aurais dit que 'Dieu soit avec moi'', tente-t-elle de se rassurer au risque d’écoper d’une amende de 68 à 135 euros. Seules les ZFE de Paris et Lyon sont encore tenues de limiter la circulation des véhicules Crit'Air 3 au 1ᵉʳ janvier 2025.