Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, s'est exprimé lundi sur les questions de racisme et de violences au sein des forces de l'ordre. Nouveaux modules de formation, abandon de la méthode d'interpellation controversée dite "de l'étranglement", suspension envisagée pour "chaque soupçon avéré d'actes ou de propos racistes", les annonces du ministre n'ont pas convaincu les syndicats policiers. David le Bars, secrétaire général du Syndicat des Commissaires de la Police Nationale, pointe mardi sur Europe 1 "une formulation maladroite du ministre".
"On ne condamne pas les gens sur un soupçon, on les condamne sur des faits", rappelle-t-il. "Il est exact que si un policier commet des faits, il est soumis à devoir de déontologie, à une obligation qui fait que si le fait est avéré il sera condamné. Mais en aucun cas avec un soupçon."
De nouvelles méthodes d'interpellation à trouver
Le secrétaire général revient également sur l'abandon de la méthode d'interpellation controversée dite "de l'étranglement". "On peut considérer que tout geste policier qui pourrait être dangereux pour la personne interpellée, dans les cas les plus grave qui peuvent entraîner la mort, doivent être proscrits. Nous sommes tous d'accord avec ça", souligne David Le Bars. "La question c'est comment fait-on lorsqu'on se retrouve face à des gens qui sont dans le refus total de se faire interpeller ? Il va falloir qu'on trouve une technique, qu'on forme nos policiers pour leur permettre, en sécurité pour eux et les personnes, d'aller neutraliser ceux ou celles qui ne veulent pas se laisser interpeller. C'est toute la difficulté."
Parmi les autres méthodes possibles, et utilisées dans les autres pays, revient celle de l'immobilisation d'un individu grâce au taser. "Totalement impensable" en France, pointe David le Bars qui plaide pour une formation "en urgence" des forces de l'ordre à de nouvelle technique d'interpellation efficace et sécurisée du point de vue des deux parties.