Hedi Arbouche est, selon les informations d’Europe 1, sorti il y a quelques jours de la prison de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône. Ce membre de la filière djihadiste de Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne, converti à l’islam, avait été condamné à neuf ans de prison après un séjour d’un an dans des camps de combattants en Syrie en 2013.
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Il s'agit d'un profil supplémentaire qui s’ajoute aux centaines de cibles à surveiller de près. Les services de renseignements prévoient qu’environ 80 condamnés pour terrorisme islamique seront remis en liberté rien que cette année, alors qu'ils étaient 78 l'an passé. En cinq ans, plus de 350 terroristes ayant purgé leur peine ont ainsi retrouvé la liberté, et environ 80% d’entre eux sont suivis pendant un an après leur incarcération au titre de la radicalisation.
"Il faudrait plus de 8.000 agents pour couvrir les sortants de prison"
Cela représente des volumes très chronophages pour les services de renseignement. Un cadre de la place Beauvau fait ainsi ce calcul : "Nous avons besoin de trois équipes de huit policiers pour surveiller en permanence un individu radicalisé. Il faudrait donc plus de 8.000 agents pour couvrir en permanence les sortants de prison". Ce sont des besoins bien supérieurs aux 5.000 effectifs de la DGSI.
C'est pourquoi le criblage et la priorisation sont essentiels. Dès que les signes de radicalisation disparaissent, les moyens sont fléchés sur d’autres profils, jugés prioritaires, au risque de passer à côté d’un djihadiste en sommeil, particulièrement aguerri à "l’art de la dissimulation".