Cinq jours après l'assassinat d'Eric Masson, ses collègues doivent lui rendre hommage dimanche à 14 heures. Ce policier de 37 ans a été tué par balles mercredi après un contrôle de stupéfiants. Devant le commissariat d'Avignon, tous les syndicats de police seront représentés en mémoire du jeune homme, mais aussi pour exprimer leur ras le bol.
"Le sentiment d’être abandonnés"
"Les policiers ont vraiment le sentiment d’être abandonnés", déplore Denis Jacob d’Alternative Police-CFDT, au micro d’Europe 1. Il évoque des troupes fatiguées, à bout de nerf. Son syndicat sera présent à Avignon pour l’hommage à Éric Masson, mais aussi pousser le gouvernement à agir. "Les déclarations, on n’arrête pas de les entendre. Il y a toujours des soutiens, mais aucun acte. Il y a une certaine lassitude. Nous avons besoin d’un signe fort du président de la République. Ça doit passer par des actes concrets", poursuit-il.
"Il y a beaucoup de colère car il y a une ambiance générale de délitement, de violences contre les policiers, que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur certains médias. […] Les agressions au quotidien continuent et la violence va crescendo", appuie Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat Synergie Officiers.
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Des peines plancher réclamées
Une piste a été émise samedi par Emmanuel Macron : "Il nous faut continuer d’avancer pour que la réponse pénale soit au rendez-vous de la réalité de la société et de son évolution", a déclaré le président de la République. C’est en effet une priorité selon David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de police : "Un assassin de policier doit être traité différemment de toute autre délinquant. Il y a des symboles auxquels on ne touche pas dans la République". Pour le syndicaliste, "il n'y a pas assez de dispositifs fermes pour ceux qui commettent l'irréparable".
"On veut des mesures qui soient imposées au plus haut niveau de l’Etat et qui permettent de protéger les policiers, c’est-à-dire des peines plancher, des peines qui ne soient pas aménageables et que celui qui s’en prend à un policier, un pompier ou un élu soit automatiquement sanctionné. On ne peut pas avoir ces processus d’ensauvagement qui se multiplient encore une fois parce qu’on a des gens qui sont pétris d’impunité et qui savent que, même au bout de 50 ou 60 faits, ils sont toujours dehors. Ce n’est plus possible", insiste Patrice Ribeiro.
Les syndicats de police seront reçus lundi soir par le Premier ministre Jean Castex à Matignon. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sera également présent.