INFO EUROPE 1 : les forces de l'ordre font évoluer leurs critères pour mieux comptabiliser les assassinats entre délinquants
Face à la multiplication des règlements de compte entre délinquants, régulièrement sur fond de trafic de drogue, les forces de l'ordre font évoluer leur grille de lecture. Selon une information Europe 1, les enquêteurs spécialisés dans le crime organisé vont désormais mieux comptabiliser les assassinats entre délinquants en recensant les victimes collatérales ainsi que le taux d’élucidation de ces crimes.
C'est une scène qui a traumatisé nombre de Rennais en fin de semaine dernière : en pleine journée, des tirs Kalachnikov en pleine rue. Plusieurs personnes ont été blessées et plusieurs suspects interpellés. Mais ce nouveau fait-divers est un nouvel exemple des règlements de compte violents entre narcotrafiquants, des violences qui font l'objet d'une attention particulière par les policiers spécialisés dans la criminalité organisée.
De nouveaux critères
Alors, pour avoir une photographie plus précise de violences entre délinquants, les forces de l'ordre comptent mieux comptabiliser ces faits. Dans une note interne qu'Europe 1 s'est procurée, la police judiciaire donne une nouvelle définition des assassinats entre délinquants.
Plusieurs critères sont retenus : il faut par exemple que le mobile ne soit pas lié à des motifs d’ordre privé, que l’intention de donner la mort soit caractérisée ou encore que l’acte soit commis avec des armes à feu ou des explosifs. Mais surtout, que les victimes, commanditaires ou auteurs soient connus de la police, même à titre de renseignement.
Les victimes collatérales désormais comptabilisées
Il fallait avant que ces derniers soient fichés au grand banditisme pour figurer dans ce recensement, ce qui excluait d’office les règlements de compte entre petites frappes des quartiers sensibles. Autre nouveauté, les victimes collatérales de ces fusillades sont désormais comptabilisées, que ce soient des passants touchés par des balles ou les enfants du malfaiteur visé par les tirs.
Enfin, pour améliorer l’analyse globale de la menace, la police judiciaire entend mesurer le taux d’élucidation de ces enquêtes. Tous les mois, les policiers de l’OCLCO, l’office spécialisé dans la criminalité organisée, doivent désormais fournir des chiffres actualisés, qui permettront au nouvel état-major créé au sein de la police judiciaire de détecter plus rapidement les vagues de règlements de compte entre malfaiteurs.