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Lionel Gougelot // Crédit photo : Loïc Venance/AFP
Ce mercredi comparaissait la jeune lycéenne de Tourcoing qui avait giflé sa professeure lorsque celle-ci lui demandait de retirer son voile. Elle sera finalement jugée le 11 décembre pour violences suivies d'une ITT et de menaces de mort sur une personne chargée de mission de service public. 

La jeune fille qui a giflé sa professeure, dans un lycée de Tourcoing, pour lui avoir demandé de retirer son voile comparaissait ce mercredi. L'occasion d'entendre pour la première fois sa version des faits. C'est une jeune fille un peu perdue visiblement qui s'est présentée dans le box des accusés. 

"J'espère pouvoir rentrer chez moi ce soir"

Cheveux bruns tirés, un petit chignon, elle jette un regard dans la salle où se trouvent ses proches et confirme, aux réponses de la présidente du tribunal, qu'elle ne conteste pas les coups portés sur la professeure lundi soir, mais elle nie avoir prononcé des menaces de mort. "J'espère pouvoir rentrer chez moi ce soir", dit-elle. "Je suis désolée des coups que j'ai pu porter, j'espère que cela se passera bien". 

 

Profil bas donc pour cette élève qui n'en dira pas plus. Son avocat, Ossama Dahmane, est satisfait de pouvoir préparer la défense de sa cliente : "C'est une jeune fille qui n'aurait jamais dû faire l'objet d'une comparution immédiate. C'est une procédure, je le rappelle, uniquement pour les personnes qui ont des antécédents judiciaires. Ce n'est pas son cas, c'est un dossier extrêmement violent pour elle, parce qu'encore une fois, toute cette pression médiatique n'aurait jamais dû avoir lieu. On sera présent au mois de décembre pour préparer son audience". 

Le contrôle judiciaire auquel la jeune Warda est donc soumise lui interdit de se présenter au lycée et d'entrer en contact avec l'enseignante. Une femme blessée et toujours traumatisée, selon son avocat Éric Cattelin-Denu : "On est sur une ITT de trois jours. Elle est marquée au visage, aux jambes parce qu'elle a reçu des coups de pied. Psychologiquement, elle est profondément choquée. Mais maintenant, les enseignants, on ne les respecte plus, on ne leur obéit plus. C'est ça qui est anormal". 

Ce jeudi, la ministre de l'Éducation nationale sera au lycée Sévigné de Tourcoing pour apporter son soutien à la communauté éducative, alors que les cours devraient théoriquement reprendre normalement.