Un seul mot d'ordre : en finir avec le trafic de stupéfiants. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et son homologue, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, sont attendus à Marseille ce mardi matin dans le quartier sensible de La Castellane. Depuis lundi, cette cité gangrénée par le trafic de drogue, est quadrillée par les forces de l'ordre. Une opération "place nette" d'une ampleur inédite.
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4.000 policiers et gendarmes mobilisés
Sur place, c'est une véritable démonstration de force. Lundi, ils étaient 750 dans la cité de La Castellane pour chercher les cachettes de drogue et/ou d'armes, enlever les barricades et chercher les voitures volées. À chaque fois, il s'agit de "pilonner", selon les termes employés par la préfecture de police, les points de deal. Concrètement, l'opération "place nette" consiste à faire des saisies, à interpeller et à perturber le business des narcotrafiquants pendant les heures d'ouverture.
Au total, 4.000 policiers et gendarmes seront mobilisés durant plusieurs semaines. Le dispositif devrait donc s'étendre pour essayer d'obtenir le même résultat qu'à la cité La Paternelle, débarrassée en début d'année des réseaux de drogue, comme le souhaitait le ministre de l'Intérieur.
Les 50 plus gros trafiquants en ligne de mire
Cette nouvelle phase de l'opération, préparée dans le plus grand secret depuis plusieurs mois, devrait durer plusieurs semaines. Une opération qui arrive en réponse au signal d'alarme lancé récemment par des magistrats qui parlaient d'une "Mexicanisation" ou encore d'une bataille en passe d'être perdue face aux dealers.
Depuis plusieurs mois, les forces de l'ordre s'attaquent aux deux principaux clans de trafiquants qui se disputent Marseille. La préfecture de police a revendiqué 90 arrestations en un an, parfois à l'étranger comme en Espagne, au Maroc ou en Algérie. Le procureur de Marseille a annoncé l'entrée en fonction de magistrats instructeurs à Dubaï ou encore à Sainte-Lucie. Désormais, les 50 plus gros trafiquants seraient dans la ligne de mire.