Avec les incendies de cet été où l'acidification des océans, l'impact du feu et de l'eau sur les écosystèmes et la biodiversité est bien connu. Pourtant, un troisième élément, le vent, joue lui aussi un rôle fondamental sur les écosystèmes.
En témoigne celui de la Tramontane, un vent violent et froid, de secteur ouest à nord-ouest parcourant les contreforts des Pyrénées et les monts du sud du Massif central d'après Météo France. Se raréfiant, il impacte directement de nombreux écosystèmes qui en ont besoin pour subsister.
Renouvellement des eaux profondes
En 2022, la tramontane n'a soufflé que 90 jours par an, contre une moyenne de 122 jours entre 1980 et 2010. Un ralentissement inquiétant aussi pour les organismes marins, comme l'explique Pascal Romans, du service d'observation Océan analogique de Banyuls-sur-Mer, dans les Pyrénées Orientales. "Le renouvellement des eaux profondes se fait parce que ces vents soufflent et en même temps que ce renouvellement se fait, il y a une remontée d'eau profonde qui contient des sels nutritifs", explique le spécialiste. "C'est la base de la chaîne alimentaire qui alimente le zooplancton, les poissons et tout le système de pêcheries."
Un ralentissement qui pourrait aussi avoir des conséquences sur l'agriculture puisque ce vent sec protège souvent les cultures, comme celle de Pierre Hylari, président des Jeunes agriculteurs des Pyrénées-Orientales : "Ce vent nous aide à avoir une espèce d'atmosphère un peu plus saine, puisque les champignons qui se développent avec l'humidité se développent beaucoup moins quand il y a la tramontane."
D'après les premières projections, la tramontane pourrait encore diminuer dans les dix prochaines années.