Face aux kebabs et barbiers, souvent utilisés pour blanchir l'argent du trafic de drogue, cette ville de l'Oise prend une décision radicale
Comment lutter contre la multiplication des kebabs et autres Barber shops dans les villes moyennes ? La question se pose, alors que ces commerces sont régulièrement soupçonnés de blanchir l'argent issu du trafic de drogue. À Clermont, dans l'Oise, la marie a pris une décision radicale pour tenter de limiter leur multiplication.
Kebabs, barber shop... Ces enseignes poussent comme des champignons dans les villes moyennes. Des commerces parfois vides, qui servent en réalité à blanchir l'argent du trafic de drogue. À Clermont, dans l'Oise, le maire a donc décidé de prendre une décision radicale : la municipalité rachète désormais des immeubles vides afin de choisir elle-même les commerces qui s'installeront dans les locaux au pied de ces derniers.
Dans la principale rue commerçante de Clermont, on compte désormais une boucherie, une boulangerie, mais aussi trois kebabs et autant de barber shops. "Je ne sais pas si ça plaît aux gens, mais ça me semble beaucoup", confie un riverain à Europe 1. Attablé à une terrasse, Luc regrette ce manque de diversité dans les commerces et s'interroge.
"Comment arrivent-ils tous à bosser ?"
"À chaque fois qu'il y a un commerce de bouche qui a fermé, ça a été soit des kebabs ou des choses comme ça qui se sont plutôt installées. On se demande parfois comment ils peuvent vivre" se questionne le quinquagénaire.
Ces commerces sont soupçonnés de blanchir de l'argent, notamment issu de la drogue. Des soupçons partagés par les riverains, mais aussi par certains commerçants comme Delphine, qui tient une boulangerie depuis plus de 20 ans avec son mari. "Comment arrivent-ils tous à bosser ? Ils sont tellement nombreux !", s'étonne-t-elle.
"Trop, c'est trop"
Mais, reconnait-elle, la ville manque "d'un poissonnier, d'un charcutier traiteur. Et c'est clair que si vous ne mettez que des kebabs eh bien, on finit par perdre nos clients". Des commerces divers et variés, et pas uniquement des kebabs et des barbiers, c'est aussi le souhait de l'équipe municipale de Clermont.
"Ce que je vois, c'est qu'il y a trop de commerces comme ça. Trop, c'est trop. Donc, ce que j'ai décidé, c'est d'acheter des immeubles quand ils sont en vente et puis c'est nous qui avons la main sur la partie de la location", explique ainsi le maire de la commune, Lionel Olivier. Récemment, 300.000 euros ont été inscrits au budget 2025 en vue de racheter des locaux. Une librairie pourrait notamment y être installée.