L'Histoire se répète et ravive des souvenirs douloureux. Chez les seniors, la parole se libère. "Quand je vous dis juste le mot guerre, quel mot vous vient à l'esprit ?", demande Maya, l'animatrice d'une résidence seniors à Rennes lors d'un tour de table. Et les mêmes mots raisonnent. "Occupation", "bombardements", "réfugiés".
Ils ont entre 85 et 102 ans et pensaient la guerre loin derrière eux. "J'ai fait comme les réfugiés de l'Ukraine, sur les routes pendant des mois. Les gens le long de la route nous donnait à manger. On était en file, comme les gens font en ce moment. C'est pour ça, quand je les vois… Si vous saviez ça, je me dis Mon Dieu, ce que ça me rappelle… Il y avait les bombardements, les Allemands, c'est pareil c'est l'exode", raconte une résidente.
"C'est plus fort que soi, mais c'est terrible"
Alors Maya leur tend le micro et les invite à une séance cathartique, la deuxième depuis le début de la guerre en Ukraine. "Si vous saviez, j'en ai plein là. Il va falloir que ça évacue. Et puis, il y a toujours quelque chose qui remonte. C'est plus fort que soi, mais c'est terrible", confie une autre senior.
"Moi, j'y pense vraiment très souvent. Je croule sous les demandes: pourquoi ceci ? Pourquoi cela ? Et la guerre ? C'est moi qui raconte le pire." Faire remonter des souvenirs et des émotions quitte à ce que ces témoins d'une autre guerre deviennent des passeurs d'histoire.