Il y a un an était lancé en grande pompe le Grenelle des violences conjugales, à Matignon, autour d'Edouard Philippe. Un grand raout destiné à mobiliser toutes les forces vives contre ce fléau qui touche 210.000 femmes par an en France. En 2019, 146 femmes avaient été tuées par leur conjoint (et ex), soit 25 de plus qu'en 2018. Elisabeth Moreno, la nouvelle ministre déléguée à l'Egalité entre les femmes et les hommes, reprend le flambeau et reçoit jeudi les présidents des 11 groupes de travail pour faire un point d'étape sur les 46 mesures annoncées l'an dernier. Europe 1 fait le bilan.
À quand les premiers bracelets anti-rapprochements ?
Depuis le Grenelle, deux lois ont déjà été votées. Mais ce qui a été mis en place, c'est ce qui coûte le moins cher, ironisent les associations. Suspension de l'autorité parentale, exception au secret médical en cas d'urgence : ces mesures vont dans le bon sens, disent elles, mais elles ne permettent pas de sauver des femmes.
Autre exemple : 1.000 bracelets anti-rapprochement ont été promis, mais ils se font toujours attendre sur le terrain. "C'est une question de jour", glisse-t-on dans l'entourage de la nouvelle ministre à l'Egalité, Elisabeth Moreno.
1.000 places d'hébergement, vraiment ?
Enfin, il y a les 1.000 places d'hébergement annoncées l'an dernier. Elles ont bien été créées, mais elles ne sont pas adaptées aux femmes victimes de violence, selon le sénateur LR Arnaud Bazin, qui vient tout juste de rendre un rapport sur le sujet.
"Ce sont des places d'hébergements généralistes, c'est-à-dire dans lesquelles on trouve toutes sortes de population et pour lesquelles une budget de 25 euros par jour était évoqué. Mais un accompagnement de qualité suppose un soutien psychologique, un soutien social, donc entre 40 et 50 euros par jour. À ce moment-là, il faut prévoir 500 places, mais il ne faut pas communiquer sur 1.000", développe l'élu. Et pourtant, mercredi, le Premier ministre Jean Castex a surenchéri et en a promis 1000 de plus.
Enfin, il y a l'extension des horaires du 3919, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Mais cette promesse ne pourra être tenue, procédures administratives oblige, qu'à l'été 2021.