"Darmanin ne fera pas sa loi" : environ un millier de personnes ont manifesté vendredi à Paris pour dénoncer l'adoption du projet de loi controversé sur l'immigration porté par le ministre de l'Intérieur, a constaté un journaliste de l'AFP. "Au cas par cas, on n'en veut pas, régularisation de tous les sans-papiers", "personne n'est illégal", ont scandé les manifestants qui ont défilé de la place de la République à la place du Châtelet, à l'appel de collectifs de sans-papiers et de la Marche des Solidarités.
"Nous sommes tous des enfants d'immigrés"
"La loi est passée, mais on ne baissera pas les bras", indique à l'AFP Ahamada Siby, porte-parole du collectif des sans-papiers de Montreuil (Seine-Saint-Denis). "Nous devons tous nous lever pour bloquer cette loi raciste qui nous criminalise." "On est là pour se tenir aux côtés des sans-papiers, mais surtout pour dénoncer cette loi immigration raciste et xénophobe, particulièrement pour les étudiants étrangers extracommunautaires", souligne de son côté Pauline Lebaron, co-secrétaire générale de l'Union étudiante, réclamant le "retrait pur et simple" du projet de loi.
À Bordeaux, plusieurs centaines de personnes ont défilé, sans incidents, dans le centre-ville vendredi soir pour protester contre la loi immigration, a constaté l'AFP. "Régularisation des sans papiers", "Nous sommes tous des enfants d'immigrés", "de l'air, ouvrez les frontières" ont lancé les manifestants, dont de nombreux étudiants et retraités, réunis à l'appel des organisations de gauche et de syndicats d'étudiants.
Adopté au forceps mardi par le Parlement, le projet de loi immigration restreint notamment le versement des prestations sociales pour les étrangers, instaure des quotas migratoires, remet en question l'automaticité du droit du sol et rétablit un "délit de séjour irrégulier". Ce texte, qui a provoqué une crise ouverte au sein de la majorité présidentielle, a été voté par le Rassemblement national qui y a vu une consécration de "la priorité nationale" qu'il défend.
Dans une interview sur France 5 mercredi, Emmanuel Macron a déclaré "assumer" l'adoption du projet de loi, démentant toute inspiration d'extrême droite et assurant que les Français "attendaient" ce texte. Le projet de loi doit désormais passer au filtre du Conseil constitutionnel avant que la loi ne soit promulguée par le chef de l'État.