En déplacement à Rouen, à la veille du premier anniversaire de l'accident industriel de Lubrizol, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé jeudi le lancement d'un système d'alerte par téléphone mobile en cas de danger pour la population. Face aux sinistrés, le ministre a indiqué que ce dispositif appelé "cell broadcast", ou "diffusion cellulaire" en français, serait mis en oeuvre "au deuxième semestre 2021 dans les zones prioritaires à forte population ou représentant un risque particulier, puis généralisé à tout l'Hexagone d'ici à juin 2022.
"Au 20e siècle, on est passé du toscin à la sirène, et au 21e siècle, on passera de la sirène au téléphone portable", a-t-il expliqué. Pour Gérald Darmanin, la France doit passer à la vitesse supérieure pour alerter la population. Et d'énumérer les questions pouvant se poser au moment d'un accident naturel ou industriel. "Est-ce un feu ? Est-ce une inondation ? S'agit-il de fumée toxique ? Et que faire ? Est-ce qu'on doit rester chez soi ou est-ce qu'on doit quitter sa maison ?"
Les sinistrés dubitatifs
Ce système d'alerte prendra donc la forme de mini messages prioritaires, envoyés au même moment dans une zone ciblée, y compris quand le réseau est saturé. Le dispositif existe déjà dans d'autres pays,notamment pour les alertes climatiques. Et la France a du retard. Un an après l'incendie de Lubrizol, les sinistrés sont d'ailleurs dubitatifs. "Ça fait un an qu'on a subi la catastrophe, ça fait 10 ans qu'ils en parlent. Bah ils attendent quoi ? Vous vous rendez compte s'il y a une catastrophe demain ici à Rouen, on va être victime du même problème. Il y a une angoisse permanente là dessus", s'agace Simon de Carvalho, qui préside un collectif de riverains.
50 millions d'euros ont été débloqués par le gouvernement pour mettre en place la diffusion cellulaire.