Plus de deux semaines après la décision du Conseil d'État, un point d'eau a finalement été installé vendredi dans la cour de l'accueil de jour géré par le Secours catholique, au sud de Calais, révèle Europe 1 mercredi. Pour l'heure, dix WC préfabriqués ont aussi été mis en place, ainsi qu'un lavabo, mais toujours pas de douches.
Un seul lavabo pour 500 migrants. La tête plongée dans cet unique lavabo en inox, certains migrants tentent de se laver les cheveux à l'eau froide. Doté de cinq robinets, ce point d'eau a été installé vendredi dans la cour de l'accueil de jour géré par le Secours catholique, au sud de Calais. En face, derrière le grillage, des automobilistes les observent en train de faire leur toilette. Une avancée, mais des conditions de vie qui restent très difficiles. "Ici, la nuit, il pleut souvent. C'est un problème car nous dormons dehors. Et on ne peut pas se laver avec ça. Il n'y a même pas de douche. On ne peut que boire avec cette eau, pas se laver", explique un Afghan de 26 ans.
"Pourrir la vie de ceux qui sont ici". A l'extérieur de l'accueil de jour, dix toilettes préfabriquées sont alignées contre un mur. En revanche, les douches mobiles, annoncées par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, seront finalement réservées aux femmes et aux enfants et installées près de l'hôpital de Calais. Pour Philippe Demeister, bénévole au Secours catholique, l'État a fait le minimum. "Il y a cinq robinets ! Il n'y a pas moyen de faire moins. Après tant d'efforts auprès des tribunaux, c'est se moquer des juridictions. En un mot : il s'agit de pourrir la vie de ceux qui sont ici", dénonce-t-il.
Un deuxième point d'eau et d'autres toilettes vont être installés dans les prochaines heures près d'un terrain vague où dorment une partie des migrants, à une centaine de mètres de l'ancienne "Jungle" de Calais.