Un policier rouennais a déposé plainte fin décembre contre cinq de ses collègues, après la découverte d'insultes racistes sur la messagerie Whatsapp, le concernant lui et des détenus. Le parquet de Rouen a saisi jeudi 16 janvier l’IGPN (inspection générale de la police nationale). La plainte a été déposée pour "injures à caractère racial", "incitation à la haine" et "diffamation", selon les informations de Paris Normandie qui révèle les faits, confirmés par Europe 1. Une enquête administrative pour "manquement professionnel et déontologique" a également été ordonnée.
"Arabo-négroïde", "pute à bougnoule"...
Des insultes racistes auraient été envoyées lors d'une conversation Whatsapp entre une douzaine de policiers de l'Unité d’assistance administrative et judiciaire (UAAJ) de Rouen, à laquelle appartient le plaignant. Le policier aurait découvert ces messages par hasard sur le smartphone d'un collègue, et constaté qu'il en était la cible, ainsi que des détenus.
"Il n'y a pas à tourner autour du pot, il s'agit de propos racistes et haineux tenus envers ce fonctionnaire. Mais ce n’est pas tout : d’autres messages tout aussi haineux, tout aussi racistes, homophobes, xénophobes, concernent les personnes dont ces policiers ont la charge au palais de justice", a déploré une source judiciaire auprès du quotidien régional Paris Normandie. Les insultes concernent donc aussi les détenus, gardés à vue, prévenus ou accusés. "C’est du type : arabo-négroïde, une blanche qui fréquente un noir se voit qualifiée de pute à nègre — une insulte acronymisée en 'PAN' -, un noir ne fera jamais du aussi bon boulot qu’un blanc, pute à bougnoule...". Les propos injurieux visaient également des magistrats.
Une enquête administrative pour "manquement professionnel et déontologique" a été immédiatement déclenchée après la plainte du policier le 23 décembre. Il a été, à sa demande, affecté à un autre service. Les policiers concernés par la plainte sont actuellement toujours en poste, mais devraient être renvoyés prochainement en conseil de discipline.
"Ça va au delà du supportable", explique à Europe 1 l'avocate du plaignant, Me Yaël Godefroy. "Les mots et les expressions employés sont d'une violence telle qu'ils sont insupportables. Mon client n'a même pas pu lire la totalité des messages, il m'a demandé à moi d'en prendre connaissance".