Didi, Algérien de 35 ans qui travaillait comme employé de sécurité au Bataclan, où il a sauvé de nombreuses personnes durant les attentats du 13 novembre, a été naturalisé français et reçu jeudi la médaille d'or de la sécurité intérieure. "Cela me fait chaud au cœur, c'est le pays qui m'a vu grandir, je me suis toujours senti citoyen comme tout le monde", a déclaré à la presse Didi, arrivé en France à l'âge de six mois, qui ne souhaite pas voir son nom de famille ou sa photo rendu public.
Sang-froid. Près de 105.000 personnes avaient demandé dans une pétition au président François Hollande la naturalisation et l'octroi de la Légion d'honneur à ce "héros oublié", qui était retourné à plusieurs reprises dans le Bataclan alors que les assaillants s'y trouvaient encore pour aider des spectateurs à quitter les lieux. "J'ai fait preuve de sang-froid, d'un peu d'inconscience aussi: quand je suis rentré pour la deuxième fois (dans la salle de spectacle, ndlr), je me suis vraiment mis en danger, j'ai du m'allonger dans la fosse (...). Au final, je vois que cela a pu aider pas mal de gens et moi je suis entier", a-t-il estimé.
Des rescapés. La cérémonie de naturalisation s'est déroulée place Beauvau en présence d'une quarantaine de personnes, dont des rescapés du Bataclan qui sont venus congratuler le nouveau citoyen français. "Ce soir-là, j'ai vu le pire et le meilleur de l'humain. Aujourd'hui, c'est un moment heureux, c'est bien de parler des héros et pas seulement des bourreaux", a expliqué Amandine, en fauteuil roulant, une attelle sur une jambe.
Reconstruction. "Ce qui me fait plaisir dans tout cela, c'est les remerciements de ceux que j'ai aidés. On s'appelle, on prend des nouvelles, pour la reconstruction (...). Tourner la page reste compliqué, après une telle atrocité, il faut avancer étape par étape. La naissance de ma fille il y a dix jours m'a fait beaucoup de bien", a affirmé Didi, qui a reçu la médaille d'or de la sécurité intérieure des mains du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Perpétrés par trois commandos djihadistes, les attentats à Paris et dans sa banlieue avaient coûté la vie à 130 personnes le 13 novembre, dont 90 au Bataclan.