"Bienvenue au zoo", "Ne pas nourrir les fauves" : une centaine d'avocats ont manifesté lundi contre les box vitrés sécurisés du nouveau palais de justice de Paris, dont le président a annoncé une nouvelle diminution, à 5 contre 13 prévus au départ. Bien décidées à maintenir la pression sur le ministère de la Justice, les robes noires s'étaient données rendez-vous dans la vaste salle des pas perdus du nouveau palais, quartier des Batignolles, pour manifester contre la présence de box sécurisés dans le nouveau "temple" de la justice du XXIe siècle.
"Un affront à la dignité humaine". "Bienvenue au boxtignolles", "Ne vous fiez pas aux apparences, je suis innocent", proclamaient, ironiques, des cartons brandis par les avocats qui dénonçaient également une "atteinte disproportionnée aux droits fondamentaux" ou encore un "affront à la dignité humaine". But de ce rassemblement : constater que les premières audiences des comparutions immédiates, où sont jugés des délits simples, se tenaient dans des salles sans box vitrés, comme le président du tribunal s'y est engagé.
Satisfaction des avocats lors des premières audiences. La semaine dernière, le président Jean-Michel Hayat avait en effet fait un premier pas en annonçant qu'il réduirait de 13 à 9 le nombre des salles sécurisées déjà installées au nouveau palais, reculant notamment sur celles des deux sections de la 23e chambre consacrée aux comparutions immédiates. Mais faute de temps pour le démontage des box, les premières audiences des "flagrant délits" se sont déroulées, non pas à la 23e chambre, mais dans une salle initialement sans box vitré, dédiée aux affaires financières.
Les avocats qui avaient investi la salle avant le début de l'audience, ont vite quitté les lieux satisfaits du résultat. Dans une autre salle non-équipée de box, où se tenait une première audience de criminalité organisée, les manifestants ont pu également constater avec satisfaction l'absence de vitres séparant l'avocat de son client.