Un week-end sur deux et un mercredi récupéré sur deux : une expérimentation des nouveaux cycles horaires, réclamée de longue date par les syndicats, est programmée "dans les jours qui viennent" afin d'améliorer le "bien-être" des policiers, a annoncé jeudi Laurent Nuñez.
"C'est un chantier extrêmement important"
"Nous allons faire en sorte que (les policiers) puissent avoir un week-end sur deux, se retrouvent en famille chez eux, parfois pendant trois jours, et leur permettre de récupérer un mercredi sur deux", a déclaré le secrétaire d'Etat à l'Intérieur sur LCI. Selon les cycles actuels, les policiers ne bénéficient que d'un week-end sur six et ont leurs autres jours de repos en pleine semaine.
Ces nouveaux cycles vont être expérimentés "dans une cinquantaine de départements, sur environ 170 services ou unités, et ça concernera 3.000 fonctionnaires pendant quatre mois en vue d'une généralisation", a développé Laurent Nuñez. "C'est un chantier extrêmement important pour améliorer le bien-être" des policiers, a-t-il souligné, alors que 47 policiers se sont suicidés depuis le début de l'année. Selon des sources syndicales, l'expérimentation devrait démarrer le 15 septembre pour les policiers en province et le 1er octobre pour les fonctionnaires de la préfecture de police de Paris. Le comité technique du ministère de l'Intérieur (CTM) doit se réunir la semaine prochaine pour valider ce calendrier.
Des vacations plus longues en contrepartie
"Nous sommes archi pour cette expérimentation, qui va dans le bon sens, mais nous serons vigilants sur le retour d'expérience, pour voir si ça fonctionne, si ça correspond aux besoins des policiers", a commenté à l'AFP Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance, l'un des deux principaux syndicats de gardiens de la paix. En contrepartie de ces nouveaux cycles, "les vacations seront plus longues, de trois heures supplémentaires minimum", soit d'une durée de 11 ou 12 heures, souligne le syndicaliste.
"Nous sommes réservés sur ce point. Les vacations de nuit de 12 heures, ça nous fait peur", explique de son côté Yves Lefebvre secrétaire général du syndicat Unité SGP-Police. Ces négociations sont issues du protocole d'accord signé en décembre entre le ministère de l'Intérieur et les syndicats qui exigeaient "un retour sur investissement" après plus d'un mois de mobilisation des "gilets jaunes". Ce protocole prévoit également une revalorisation salariale en plusieurs tranches pour atteindre 120 à 150 euros nets de plus par mois en moyenne à partir de 2020 et le paiement des millions d'heures supplémentaires non récupérées et non indemnisées.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a déclaré mercredi "souhaiter" que le paiement de ces heures supplémentaires soit réalisé "à la fin de cette année pour une première partie".