"L'Unef a fait un choix, pour survivre, d'un clientélisme indigéniste exacerbé totalement scandaleux", a affirmé jeudi sur franceinfo l'ancien ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Le député LREM affirme voir dans les réunions en non-mixité "une forme de séparatisme". Il faut "condamner cela", et "si les faits relèvent du pénal cela doit faire l'objet de poursuites pénales", a-t-il ajouté.
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La présidente de l'Unef Mélanie Luce avait affirmé mercredi sur Europe 1 que, comme pour les femmes victimes de discriminations, le syndicat "organise des réunions pour permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu'elles subissent". Mais "aucune décision n'est prise en non-mixité", avait-elle précisé. "On est en train d'américaniser la France, de racialiser les rapports sociaux", a affirmé jeudi sur France inter le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau qui a demandé au garde des Sceaux de "rechercher sa responsabilité (de l'Unef, NDLR) pour provocation à la haine raciale".
"Pratique raciste" ?
Le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin "d'étudier sans attendre la dissolution de l'Unef", mouvement selon lui "clairement anti-républicain devenu l'avant garde de l'islamo-gauchisme". "Dans nos facs, des salles sont donc fermées à des étudiants pour leur couleur de peau...(...) il faut dissoudre l'Unef", a lancé l'eurodéputé LR François Xavier Bellamy. Le président LR de la région Paca Renaud Muselier a demandé "l'interdiction immédiate de cette pratique raciste", et le député du Vaucluse Julien Aubert "une enquête parlementaire".
Côté Rassemblement national, le numéro 2 Jordan Bardella a dénoncé "racialisme" et "islamo-gauchisme" et le porte-parole du parti Sébastien Chenu a demandé "la dissolution de l'Unef" face à ce qu'il qualifie de "scandale". La subvention versée à l'Unef est également pointée: "Plus de 630.000 euros (...) pour développer le séparatisme?", s'est interrogé le député LR des Bouches-du-Rhône Eric Diard. La question "se pose très sérieusement" pour sa collègue des Hauts-de-Seine Constance Le Grip.
Une polémique faisant office de "diversion"
L'Unef avait déjà été vivement critiquée début mars à droite après des accusations d'islamophobie contre deux professeurs de Sciences-Po Grenoble. A gauche, Adrien Quatennens, numéro deux de LFI, a dit sur BFMTV n'être pas d'accord "de manière générale" pour que les réunions syndicales soient "réservées à tel ou tel". Mais "quand vous avez des personnes de couleur qui subissent des discriminations, parfois ces personnes ont envie de se retrouver entre elles pour pouvoir en discuter et il ne s'agit pas de faire du tri entre les personnes". Il a donc considéré que cette polémique est "une diversion", et appelé à "faire attention aussi au climat qui est instillé".