Rose est née malentendante, à l’âge de 8 ans, ses parents s’en aperçoivent. Elle est appareillée et découvre une vie pleine de son : "Quand je les ai mis pour la première fois, c'était un choc parce que j'étais dans une bulle depuis des années. Je sentais un calme au fond de moi, mais je ne comprenais pas trop d'où ça venait. Et quand j'ai entendu l'eau, les oiseaux, j'étais complètement choquée !".
Son arrivée au collège est ponctuée de moqueries et d’harcèlements de la part de ses camarades mais aussi des professeurs. Il est difficile pour elle de comprendre toutes les consignes et ses professeurs ne s’adaptent pas tous.
"Le but c'est le résultat"
Lorsque Rose rentre en études supérieures, elle assume ses appareils et en fait un accessoire de mode. Elle décide, malgré les mises en garde du corps professoral, d’aller à la fac. Là-bas, on lui prédit un avenir complexe pour suivre les cours. Avec un salaire de 4euros par heure, il faut dire que les preneurs de notes ne se bousculent pas pour l’aider à prendre des notes. Mais elle arrive tout de même à avoir sa licence et son master ! "Pour quelqu'un qui a un handicap face à une société qui n'est pas du tout accessible, je dis toujours : 'fais-le à ton rythme. Le but c'est le résultat. Mais c'est pas grave si tu ne fais pas tout d'un coup'".
A 19ans, elle devient sourde et se fait implanter. A l’époque l’implant est encore rarement proposé et elle a des difficultés à trouver des personnes avec qui en discuter.
Aujourd’hui Rose a écrit un livre Le son de la vie aux éditions Mango. Elle tient un compte Instagram pour sensibiliser au handicap et intervient en entreprise. Elle s'est confiée à Olivier Delacroix dans la Libre antenne.