Plusieurs adolescents agressés devant leurs établissements scolaires. Vendredi, Shamseddine, 15 ans, est décédé après avoir été passé à tabac devant son collège à Viry-Châtillon. Plus tôt dans la semaine, Samara, une jeune fille de 13 ans, a elle aussi été victime d'une violente agression à Montpellier. Des faits qui montrent que la violence se banalise chez les jeunes aujourd'hui en France. Invitée du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Echos, Manon Aubry, tête de liste de La France Insoumise aux élections européennes, revient sur ces agressions. Au micro de Sonia Mabrouk, elle se demande comment remettre de l'encadrement dans des écoles parfois sans repère.
Moins d'élèves, plus de moyens
"Vous savez, quand le gouvernement a supprimé, par exemple dans le dernier budget, 1.000 postes d'assistants d'éducation, il porte une lourde responsabilité", estime Manon Aubry. Pour elle, l'Etat abandonne les élèves et les livre à eux-mêmes. Face à cela, la tête de liste LFI pour les européennes s'interroge sur les moyens à mettre en œuvre pour éviter ces drames. "Je pense qu'il faut remettre de l'humain, qu'il faut éviter de supprimer des postes dans des personnels qui jouent un rôle très spécifique. Je pense aux assistants d'éducation, mais je pense aussi aux psychologues", souligne-t-elle. Manon Aubry précise par ailleurs qu'il y a seulement un psychologue scolaire pour 1.500 élèves en France.
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Afin de donner des repères et un encadrement aux jeunes, la député européenne assure qu'il faut de la présence humaine. "Par exemple, une femme, mère isolée, qui est femme de ménage et qui se lève à 5 heures du matin pour aller travailler, oui, elle est moins présente. Et oui, l'autorité de l'Etat doit pouvoir pallier, doit pouvoir offrir une présence humaine avec des psychologues scolaires, des assistants d'éducation ou des enseignants", réclame-t-elle. En revanche, pour Manon Aubry, il n'y a pas d'augmentation du nombre d'actes de violence en milieu scolaire. "C'est relativement stable ces quinze dernières années. Par contre, il y a des nouvelles questions qui sont posées. Je pense au harcèlement scolaire sur les réseaux sociaux", souligne la député européenne.
Interrogée sur le climat d'insécurité ressenti par les professeurs au sein des classes, Manon Aubry estime que le problème vient du nombre d'élèves trop important. "On a les classes les plus surchargées d'Europe. Quand un professeur fait face à une classe de 30 élèves, ce n'est pas la même chose que de faire face à une classe de 20 élèves. Donc oui, il y a une situation de difficulté pour la communauté éducative. Je veux leur dire ma solidarité. C'est la raison pour laquelle je me bats pour redonner des moyens dans l'éducation. C'est ça qu'on est en train de payer en ce moment", dénonce-t-elle. Concrètement, selon Manon Aubry, pour que les enseignants puissent enseigner dans de bonnes conditions, "il faut moins d'élèves et plus de personnel d'encadrement". "C'est tout l'inverse ce que le gouvernement est en train de faire", conclut-elle.