Violences faites aux enfants : des associations et personnalités demandent un plan d'urgence

Des associations et personnalités ont réclamé ce jeudi un "plan national d'urgence" pour lutter contre les violences faites aux enfants. Mouv'Enfants, Enfantiste et plusieurs actrices se sont réunis pour une conférence de presse, dénonçant la "violence massive et systémique" qui touche les enfants.
"Quand la parole se libère, elle se fracasse sur l'inaction" : des associations et personnalités ont réclamé jeudi un "plan national d'urgence" de lutte contre les violences faites aux enfants, accusant le système de protection de l'enfance de "persistantes défaillances".
L'association Mouv'Enfants, le collectif Enfantiste, mais aussi les actrices Sara Forestier, Céline Sallette ou encore Judith Chemla réunis à l'occasion d'une conférence de presse, ont dénoncé la "violence massive et systémique" qui touche les enfants et révèlent "les nombreuses et persistantes défaillances du système de protection de l'enfance".
"L'Etat porte une responsabilité dans ces viols parce qu'on aurait pu les empêcher"
En matière de lutte contre les violences faites aux enfants, "on en est au niveau zéro", a déploré lors d'une conférence de presse Suzanne Frugier, membre de Mouv'Enfants.
Les associations préconisent un "repérage systématique" des violences faites aux enfants "dans les lieux qui les accueillent" ainsi qu'un renforcement des contrôles inopinés de ces établissements. "Quand la parole se libère, elle se fracasse sur l'inaction", a fustigé Isabelle Bourdon du collectif Soutien Ciivise.
L'affaire du chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec, actuellement jugé à Vannes pour des viols et agressions sexuelles sur 299 patients mineurs pour la plupart, a "choqué" l'opinion, a lancé l'actrice Sara Forestier. En raison de son "atrocité" mais pas seulement : "l'Etat porte une responsabilité dans ces viols parce qu'on aurait pu les empêcher, on demande des comptes".
La Ciivise compte 160.000 mineurs victimes de violences sexuelles chaque année
Ces associations et personnalités souhaitent que les crimes sexuels sur les enfants deviennent imprescriptibles. Elles veulent aussi voir allonger le délai de prescription pour la non-dénonciation de ces crimes.
Quelque 160.000 mineurs sont victimes de violences sexuelles chaque année, selon la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles (Ciivise).
Les affaires jugées par un tribunal, comme c'est le cas actuellement du dossier de Joël Le Scouarnec, ne sont que la "partie émergée de l'iceberg", selon elle.