Décrue conséquente sur le front des émeutes, même si le retour au calme est précaire. Depuis la mort de Nahel, tué par un policier après un refus d'obtempérer, les violences urbaines embrasent la France. Cependant, certaines zones géographiques ont été plus touchées que d'autres. Mais alors, pourquoi certains quartiers se sont-ils embrasés et pas d’autres ? Quel poids les trafiquants de drogue ont-ils dans les émeutes ? Face à cela, le constat est clair : les violences urbaines nuisent considérablement aux trafics de drogue.
Les narcotrafiquants tiennent les rangs
Avec la forte présence des forces de l'ordre dans la rue, la baisse des clients et un chiffre d'affaires en baisse, les émeutes sont contre-productives pour les dealers. C’est exactement le même problème qu’un magasin dans une rue en travaux. Dans la cité Pablo Picasso, à Nanterre, d’où sont parties les violences, les plus gros caïds des six points de deal sont tous en prison ou ont été tués dans des règlements de compte entre 2020 et 2022. Résultat, "le secteur est tenu par des minots, il n’y a plus de chef de bande à la tête", constate un enquêteur. Ce qui expliquerait en partie pourquoi les violences se poursuivent.
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À l’inverse, à Marseille par exemple, les quartiers Nord ont été relativement préservés, comme en 2005. Signe pour un policier que les narcotrafiquants continuent de tenir les rangs. Selon les estimations des services spécialisés, 250.000 personnes vivraient en France du trafic de drogue et l’économie souterraine tient sous perfusion un certain nombre de quartiers. Une sorte de contre-pouvoir exercé par les dealers qui entendent y faire régner la loi du ghetto. Mais en cas d’émeutes prolongées, l’intérêt des trafiquants rejoint celui de l’État : faire cesser au plus vite les troubles pour pouvoir écouler la marchandise stockée qui n’a pas pu être vendue sur les points de deal.