Affaire Nahel : procès requis pour meurtre contre le policier, incompréhension de la police qui manifeste à Marseille
Ce mardi 4 mars, le parquet de Nanterre a requis le renvoi du policier Florian M. devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine afin qu’il y soit jugé pour homicide volontaire. Le 27 juin 2023, il avait tiré sur Nahel, 17 ans, qui avait refusé d'obtempérer lors d'un contrôle routier. En colère, ses collègues ont manifesté, ce mercredi 5 mars, à Marseille, pour lui apporter leur soutien.
L'affaire Nahel à nouveau sur le devant de la scène. Le parquet entend poursuivre le policier qui a fait feu sur l'adolescent, en espérant pouvoir démontrer qu'il avait délibérément l'intention de tuer ce jeune délinquant, rattrapé, alors qu'il était en fuite et sans permis de conduire, par la police.
"Montrer de la solidarité au collègue"
Particulièrement meurtris par cette décision des magistrats, ceux qui protègent les Français au quotidien sont dans l'incompréhension. Ce mercredi 5 mars, le syndicat de police Alliance a manifesté à Marseille, en soutien à Florian M., le policier mis en cause. Aucun slogan ni banderoles n'ont été déployés. Sébastien Greneron, secrétaire départemental des Bouches-du-Rhône du syndicat Alliance Police, avait demandé un rassemblement dans le calme.
"On n'est pas là dans la contestation, ni dans la prise de position agressive de venir contester une décision de justice. Le but, c'est de montrer de la solidarité à ce collègue", a-t-il expliqué. Dans les rangs, quelques policiers à la retraite, notamment Didier Garcia, qui a passé 35 années de service à Marseille et qui plaint aujourd'hui ses collègues.
"Maintenant, il faut rendre des comptes"
"J'ai eu cette chance d'être dans une police qui était plutôt respectée, et maintenant, je trouve que ça dérape un petit peu et que ce n'est plus le cas. Maintenant, il faut rendre des comptes. Chaque fois qu'il y a une intervention, les fonctionnaires ont peur des représailles. On marche un petit peu sur des œufs", a-t-il déploré.
Car les interventions en urgence deviennent de plus en plus risquées, déplore Christophe Ambel du syndicat Synergie Officier. "On s'aperçoit avec cette affaire que beaucoup de collègues de tout grade ont été embêtés judiciairement lorsqu'il s'agit de rétablir l'ordre dans le pays, y compris des collègues de services spécialisés comme le RAID qui ont dû faire du maintien de l'ordre dans l'urgence. Et ça, on a du mal à l'accepter."
C'est pourquoi ces policiers demandent plus de soutien du monde judiciaire et de la classe politique.