Affaire Nahel : manifestation policière en soutien au policier auteur du tir
Mardi 4 mars, le parquet de Nanterre a requis le renvoi du policier Florian M. devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine afin qu’il y soit jugé pour homicide volontaire. Le 27 juin 2023, il avait tiré sur Nahel, 17 ans, qui avait refusé d'obtempérer lors d'un contrôle routier. En colère, ses collègues manifestent ce mercredi à Nanterre pour lui apporter leur soutien.
Après la réquisition du parquet de Nanterre, qui souhaite un procès pour homicide volontaire contre Florian M., le policier qui a mortellement blessé Nahel lors d'un refus d'obtempérer en 2023, les forces de police sont en colère. A l'appel du syndicat Alliance, un rassemblement a lieu ce mercredi à la mi-journée à Nanterre. De nombreux policiers sont venus soutenir leurs collègues.
"Les collègues ont été ulcérés, écœurés"
Une centaine de policiers du syndicat Alliance sont réunis depuis environ une heure dans la cour de l'hôtel de police de la ville. Pas de banderole ni de sifflet, seulement un discours et quelques applaudissements. L'objectif, c'est de se rassembler en silence pour apporter un soutien au policier mis en cause.
Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance, ne peut cacher son mécontentement. "On ne peut que percevoir cette réquisition de manière très désagréable, les collègues ont été ulcérés, écœurés et en colère, c'est intolérable et inadmissible. On ne peut pas traiter aujourd'hui un collègue de meurtrier, il n'a pas l'action délibérée de donner la mort à quelqu'un", dénonce Fabien Vanhemelryck.
Pour le secrétaire général du syndicat Alliance, "dire qu'un collègue est un meurtrier" est impossible, "ils sont tous Florian", le nom du policier qui a tiré sur Nahel. "Ça peut leur arriver demain dans des situations difficiles, et il n'est pas question de qualifier une telle réquisition et de l'accepter."
Pour lui comme pour de nombreux collègues, "nous ne pouvons que dénoncer cette réquisition, parce que c'est encore un schéma supplémentaire, un créneau politique supplémentaire, avec les premiers propos d'Emmanuel Macron, 'inexcusable', 'impardonnable', et on se retrouve dans une situation où c 'est un procès politique."
D'autres rassemblements en France
A une centaine de mètres du rond-point où Nahel a perdu la vie en juin 2023, là où les émeutes avaient débuté et avaient ensuite embrasé les banlieues partout en France, la manifestation bat son plein. Un lieu symbolique pour une première mobilisation.
D'autres rassemblements sont en cours devant plusieurs commissariats comme à Grenoble ou Marseille. Objectif : montrer un total soutien des forces de l'ordre au policier incriminé.