LIGUE DES CHAMPIONS - Auxerre débute en Ligue des champions mercredi face à l'AC Milan. Guy Roux n'a jamais vraiment quitté l'AJ Auxerre. Dans les faits comme dans le texte. Faire profil-bas est devenu une seconde nature dans l'Yonne. Mais comment Jean Fernandez, en poste depuis trois ans dans les chaussons de l'ancien entraîneur emblématique de l'AJA, pourrait-il adopter une autre posture en ce début de saison ? Difficile de lui donner tort quand il répète à l'envi que son équipe n'aura pas les moyens cette saison de jouer sur deux tableaux à la fois, la Ligue 1 et la Ligue des Champions, sans même évoquer les coupes nationales. "On va essayer de recruter, de travailler au corps nos dirigeants pour faire venir un ou deux joueurs de qualité", espérait-il au soir de la qualification du club pour la phase de poules de la Ligue des Champions. "Car on va laisser beaucoup d'énergie dans cette coupe d'Europe, et il va falloir faire un turnover. L'effectif est de qualité, mais il y a un manque de quantité." Depuis cette qualification aux dépens du Zénith Saint-Pétersbourg, renversé à l'Abbé-Deschamps fin août, un seul joueur est venu renforcer les rangs bourguignons : Frédéric Sammaritano, débarqué tout droit de... Vannes. "J'attendais au départ un joueur d'expérience, avec un vécu en L1", avouait Fernandez la semaine dernière lors de la présentation du joueur, rapporte L'Yonne Républicaine. "C'était Obraniak, mais ça n'a pas pu se faire. On a ensuite essayé de recruter Amalfitano, mais son prix a doublé après notre qualification en Ligue des champions. Puis il y a eu Malonga, un épisode rocambolesque : un coup il était OK pour venir, un coup il fallait qu'il réfléchisse. Il a finalement choisi Monaco. C'est là que l'on a pris contact avec Sammaritano." Le budget du club équivaut à Robinho et Ibrahimovic Un joueur qui, si on le compare déjà à Mathieu Valbuena en raison de sa taille (1m62), n'a ni le volume de jeu ni le vécu du Marseillais. Jean Fernandez s'en contente, lui qui connaît mieux que quiconque l'environnement auxerrois, ses 40 millions de budget (contre 150 millions d'euros à l'Olympique Lyonnais), soit la valeur marchande réunie de Robinho et Ibrahimovic que les Bourguignons découvriront mercredi soir à San Siro, mais ne désespère pas de récupérer un autre joueur: "On va rester attentif, voir si un joueur avec un bon rapport qualité-prix se libère. Si on peut encore se renforcer, on le fera". En attendant, l'AJ Auxerre fera ses débuts en Ligue des Champions, mercredi face à l'AC Milan, avec une équipe proche de celle qui a longtemps joué les trouble-fêtes la saison dernière en Ligue 1, seul Daniel Niculae ayant disparu, remplacé par Anthony Le Tallec. Une formation certes bien équilibrée, articulée autour de deux joueurs majeurs, Benoît Pedretti et Ireneusz Jelen, mais qui manque cruellement de profondeur pour espérer rivaliser dans la compétition tout en restant performant sur la scène nationale. Dans l'obligation de s'employer pour survivre au tour préliminaire, les Bourguignons en font déjà les frais en championnat où ils sont toujours à la recherche d'une première victoire après cinq journées, encore contraints au nul ce week-end par Caen (1-1). Qu'en sera-t-il lorsque la phase de poules aura commencé ? Aussi magique soit-il, pour les joueurs, le club et les supporteurs, de se déplacer à Milan ou de recevoir le Real Madrid, sans même parler de fêter leurs retrouvailles avec l'Ajax Amsterdam, la Ligue des Champions pourrait se révéler un cadeau empoisonné pour l'AJA...