Battue mardi soir par l'AC Milan à l'Abbé-Deschamps, lors de la 5e journée de la Ligue des Champions (0-2), l'AJA a alors fortement compromis ses chances de poursuivre son chemin européen, ne serait-ce qu'en Ligue Europa. Pour Jean Fernandez, l'entraîneur bourguignon, les Auxerrois ont montré leurs limites, techniques notamment, au cours de cette campagne continentale. Une analyse sévère mais lucide partagée par le capitaine Benoît Pedretti. Comment rivaliser ? Comment diable l'AJA pouvait-elle exister dans cette poule de folie, sublimée par trois des plus beaux palmarès du football européen: le Real Madrid (9 victoires en C1), l'AC Milan (7) et l'Ajax Amsterdam (4). A en croire Jean Fernandez, l'entraîneur icaunais, la question ne demande même pas réflexion. "La Ligue des Champions, c'est une belle compétition mais c'est peut-être trop difficile et ça implique peut-être trop de contraintes pour nous." Un constat dur mais réaliste, que le technicien ajaïste ne tarde pas à étayer, dans la foulée de la traditionnelle conférence de presse d'après-match, en aparté... "Les équipes comme Milan, elles ont l'habitude de jouer tous les trois jours, explique-t-il. Nous, on a plus de mal. Ce n'est pas le même effectif. On ne peut pas demander à des joueurs comme Sammaritano et Contout de jouer tous les trois jours. On est limité. Regardez Hengbart, il revient à peine et il se blesse à nouveau ce soir, je suis obligé de faire rentrer Chafni en arrière droit alors que c'est un milieu à vocation offensive..." Tout est dit. Auxerre, privés de trois attaquants notamment ce mardi soir (Jelen, Le Tallec et Licata), n'avait tout simplement pas les armes pour lutter face à de tels adversaires, rompus aux matches européens de gala. "Il n'y a plus de regrets à avoir. C'est juste la réalité de la Ligue des Champions. Dans cette compétition, on peut être généreux et volontaire, c'est le talent qui fait la différence. On l'a vu avec Ibrahimovic qui touche un ballon et le met au fond, renchérit Benoît Pedretti, avant de souligner non sans malice: C'est le très haut niveau, il n'y a pas d'erreur possible. D'ailleurs, sur le premier but, on ne fait même pas d'erreur à la base. En championnat, sur une action comme ça, on ne prend pas de but..." "Beaucoup trop de déchet", dixit Jean Fernandez Certes méritant à chacune de ses sorties continentales cette saison, toujours défait sur des détails, le club bourguignon n'a que rarement affiché le potentiel requis pour prétendre à dominer le Real Madrid ou l'AC Milan d'hier soir. "On a réalisé une bonne entame de match mais dans l'ensemble, on ne les a pas trop bousculés car on a manqué de maîtrise technique, notait encore Jean Fernandez après la visite des Rossoneri à l'Abbé-Deschamps. Il y a eu beaucoup trop de déchet, dans nos passes comme dans nos tirs. Au score, ça se joue sur des détails, mais je ne vois pas comment on aurait pu marquer... C'est vraiment ce que je garde de ce match: un sentiment d'impuissance sur le plan offensif." "On a souffert d'un déficit technique, c'est une évidence, confirme Frédéric Sammaritano. On est peut-être trop passé dans l'axe mais même sur les côtés, c'était bouché. Ça nous laisse quelques regrets même si techniquement, il y a quand même une grosse différence." Et Benoît Pedretti de conclure: "C'est un constat. On fait un bon match, on donne tout mais à ce niveau là ça se joue sur des détails, donc sur des individualités." Après ce quatrième revers européen enregistré en cinq matches, le premier pour l'AJA depuis le 19 octobre dernier, toutes compétitions confondues, il n'y avait guère que Cédric Hengbart pour trouver matière à croire encore en une hypothétique qualification pour la Ligue Europa: "On a battu l'Ajax, ça veut dire qu'on a notre place dans ce groupe. Après tout, une erreur de casting est toujours possible..." Désormais, l'erreur de casting passe par un résultat dans quinze jours à Santiago Bernabeu...