A trois mois jour pour jour du match d'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations 2017, le 17 janvier 2015, on ne sait toujours pas où la compétition aura lieu. Le Maroc, pays désigné pour accueillir la plus grande compétition africaine, a en effet déposé le 10 octobre dernier une demande officielle de report devant la Confédération africaine de football (CAF).
"Je rappelle qu'il s'agit d'une demande motivée essentiellement par le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), où il est question de chiffres et de dimension alarmants quant à la propagation du virus (près de 4.500 morts, essentiellement en Afrique de l'Ouest, ndlr). Tout ça nous met devant une responsabilité historique", a justifié le ministre des Sports, Mohammed Ouzzine. Le Maroc estime que la situation causée par Ebola n'est pas gérable en l'état. "Le problème qui se pose n'est pas le même que pour le Mondial des clubs par exemple (maintenu au Maroc en décembre). Pour la CAN, il y a des joueurs qui n'auront pas l'autorisation de participer de la part de leurs clubs, et on parle d'un nombre très important de supporters : 100.000, 200.000, 300.000 ou même plus. Je crois qu'on n'est pas outillé pour ça et je vois mal un autre pays qui est outillé aujourd'hui pour pouvoir assurer le suivi et le contrôle sur un nombre aussi important."
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La CAF inflexible. Mais la demande de report du Maroc a été immédiatement rejetée par la CAF, qui a décidé de maintenir la compétition aux dates prévues, c'est-à-dire entre le 17 janvier et le 8 février 2015. "La CAF a enregistré cette requête et confirme qu'aucun changement n'est à l'ordre du jour du calendrier de ses compétitions et évènements", a-t-elle indiqué dans un communiqué, sans préciser si la compétition serait maintenue au Maroc ou non. Si l'organisateur de la CAN a précisé qu'une réunion sur la question aurait lieu le 2 novembre, cela ne l'empêche pas, visiblement, de réfléchir en attendant à une solution de repli.
Ainsi, plusieurs pays auraient été sondés, dont le Ghana et l'Afrique du Sud, qui avait déjà été utilisée comme solution de repli l'an dernier pour accueillir l'édition 2013 de la CAN, initialement prévue en Libye. Dans une lettre adressée à la fédération sud-africaine, la CAF, via son secrétaire général Hicham El Amrani, lui demande si elle serait prête à organiser la compétition, dans le cas où le Maroc refuse, ce terme étant souligné. Car, contrairement à ce qui a pu circulé, le Maroc, qui a lancé mercredi un "plan national" pour "empêcher l'entrée du virus Ebola" sur son territoire, n'a pas encore à ce jour officiellement renoncé à organiser la compétition.
Courrier envoyé par la #CAF à certaines fédés si le #Maroc se désiste pour #CAN2015@elkhedra@PatrickJuillardpic.twitter.com/ATxCJuw4CC— Nabil Djellit (@Nabil_djellit) October 16, 2014
Les qualifications à la CAN 2015 ont lieu jusqu'au 15 novembre prochain. le Liberia est déjà éliminé mais la Guinée et la Sierra Leone, deux autres pays durement touchés par l'épidémie, sont encore en course. Par mesure de précaution, les deux équipes disputent leurs matches à domicile en dehors du pays. Ses deux rencontres à domicile, la Guinée les a ainsi disputées au... Maroc.
La situation en Afrique ne manque pas d'inquiéter les clubs européens, qui disposent de plusieurs internationaux africains dans leur rang. L'Olympique lyonnais a indiqué mercredi mené une "réflexion" tandis que l'entraîneur du Borussia Dortmund, Jürgen Klopp, a fait part de son inquiétude. "Si un pays a le sentiment qu'il ne peut pas trouver une bonne solution alors il faut s'inquiéter", a insisté le technicien allemand. "On n'a pas le droit de fermer les yeux et dire : on continue comme ça." En cas de refus d'organiser la CAN, la fédération marocaine s'exposerait à des sanctions et notamment à une exclusion de son équipe de la compétition.