TOUR - Le sprinteur britannique remporte la 11e étape après un sprint houleux. Mark Cavendish a encore frappé. Pour la troisième fois depuis le grand départ de Rotterdam, le Britannique a montré qu'il restait l'homme le plus rapide sur un vélo. Mais, contrairement à ses deux premiers succès, à Montargis et Gueugnon, sa victoire à Bourg-lès-Valence prête à confusion. Pas sur la suprématie du Cav', encore une fois plus fort qu'Alessandro Petacchi et Tyler Farrar dans les derniers mètres, mais sur la manière dont le natif de l'île de Man a été amené dans l'emballage final. La façon dont son poisson-pilote Mark Renshaw lui a dégagé la voie, en adressant trois coups de tête consécutifs sur Julian Dean en roulant à plus de 60 kilomètres/heure, restera comme l'image forte de cette journée plutôt insipide par ailleurs. Une journée qui sera la dernière du coureur australien sur ce Tour 2010 comme l'avaient laissé entendre les propos du directeur technique de l'épreuve, Jean-François Pescheux, juste après l'arrivée. L'exclusion du coureur HTC-Columbia, également déclassé du sprint, a été vite actée par le jury des commissaires. Telle sanction est évidemment un coup dur pour Cavendish qui, devant les caméras de France Télévisions, avait pris la défense de son équipier. "Il y a Dean qui arrive avec Tyler (Farrar) dans la roue. Renshaw se battait pour éviter que la porte se referme sur lui. Il essayait de ne pas se faire coincer. Julian (Dean) était en train de coincer Renshaw. S'il n'avait pas fait ça il y aurait pu y avoir un accident." Un plaidoyer inutile donc. Saxo Bank remue le peloton Cavendish n'aura plus son lance-fusée préféré jusqu'à Paris, ce qui pourrait le rendre plus vulnérable lors des deux, trois étapes susceptibles de se finir au sprint d'ici là. De sprint massif, Stéphane Augé, Anthony Geslin et Alberto Benitez auraient bien aimé ne pas en entendre parler. Mais les trois hommes, partis dès le premier kilomètre à la sortie de Sisteron, n'ont jamais vraiment inquiété le peloton rythmé par les équipes de sprinteurs. Leur avance maximum a flirté avec les cinq minutes mais très vite les fuyards ont compris que leur tentative serait vaine. A 25 kilomètres du but, le peloton avalait les trois hommes à pleine vitesse. S'en suivait une grosse accélération des équipiers d'Andy Schleck qui eut pour conséquence d'étirer le peloton. Certains lâchèrent même prise mais parmi eux aucun de ceux intéressés par le classement général. Alberto Contador, mal entouré puisque de nombreux coureurs Astana ont fait les frais de ce coup de force des Saxo Bank, a été néanmoins assez vite ramené aux avant-postes par son lieutenant Vinokourov. Inéluctable, malgré une tentative de Sylvain Chavanel pris en chasse par Yaroslav Popovych dans le final, l'arrivée massive se dessinait. Cavendish, habitué à démarrer tard et à faire la différence grâce à son démarrage fulgurant, lançait de plus loin, à près de 400 mètres de la ligne. Petacchi et Farrar n'ont pas pour autant réussi à reprendre le futur vainqueur. "Dès que j'ai vu l'ouverture je m'y suis glissé, confiait-il. C'était le moment, il fallait que j'y aille. Ça m'a coûté plus d'énergie que d'habitude. Je ne savais pas si j'allais arriver avec la ligne aussi loin. Mais c'est passé et tant mieux." Battu, Petacchi a quand même trouvé des raisons de se consoler. Grâce à sa deuxième place, l'Italien a récupéré le maillot vert que Thor Hushovd (7e) avait enfilé au soir de la troisième étape. Avec seulement quatre points d'écart entre les deux hommes, la lutte devrait faire rage jusqu'aux Champs-Elysées. D'ici là, ces fous de la vitesse devront franchir les Pyrénées. Ce qui ne sera pas une mince affaire.