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Cyclisme : l'UCI bannit le monoxyde de carbone à partir du 10 février

Europe 1 avec AFP . 3 min
L'UCI bannit le monoxyde de carbone à partir du 10 février.
L'UCI bannit le monoxyde de carbone à partir du 10 février. © Jeff PACHOUD/AFP

L'UCI (Union cycliste internationale) a annoncé bannir l'inhalation répétée de monoxyde de carbone pour les athlètes à partir du 10 février. Une décision qui vise à "protéger la santé et la sécurité" des coureurs, selon l'organisation, mais aussi à couper court à une polémique qui agite ce sport.

L'Union cycliste internationale (UCI) a décidé samedi comme prévu de bannir l'inhalation répétée de monoxyde de carbone à partir du 10 février pour couper court à une polémique qui agite un sport longtemps gangréné par le dopage.

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"Notre priorité est de protéger la santé et la sécurité de nos athlètes"

Réuni vendredi et samedi à Arras en marge des Mondiaux de cyclo-cross à Liévin, dans le nord de la France, le comité directeur de l'UCI "a approuvé l'interdiction de l'inhalation répétée de monoxyde de carbone (CO)", a indiqué l'instance dans un communiqué. "L'interdiction entrera en vigueur le 10 février 2025."

Son président, le Français David Lappartient, a salué "une position audacieuse et nécessaire". "Notre priorité est de protéger la santé et la sécurité de nos athlètes, et la décision d'aujourd'hui est un nouveau pas important dans cette direction", a-t-il insisté.

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La controverse sur l'utilisation de monoxyde de carbone est née lors du dernier Tour de France après la publication d'un article du média spécialisé Escape Collective. Il indiquait qu'au moins trois équipes, dont UAE de Tadej Pogacar et Visma de Jonas Vingegaard, avaient eu recours à un recycleur de ce gaz inodore et incolore responsable de nombreux accidents domestiques.

Interrogés par la presse pendant le Tour, Vingegaard et Pogacar en avaient reconnu l'utilisation, tout en dédramatisant l'affaire. "Il n'y a rien de suspicieux", avait assuré le premier, insistant sur le fait que le procédé servait uniquement à des fins de tests pour mesurer les bienfaits sur l'organisme des entraînements en altitude.

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"Son inhalation répétée peut entraîner des problèmes de santé aigus et chroniques"

Certains comme le coordinateur de la performance chez UAE, Jeroen Swart, ont même regretté une polémique "sensationnaliste" autour d'une "technique très standardisée qui a été validée il y a vingt ans déjà" et dont il ne voyait "personne" en détourner l'usage.

Malgré tout, plusieurs acteurs du sport, dont le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC) ou des patrons d'équipe comme Marc Madiot, ont poussé l'UCI à prendre position sur la question. L'UCI a convenu samedi que le monoxyde de carbone était "couramment utilisé en médecine sportive pour mesurer la masse totale d'hémoglobine (Hb) et le volume sanguin, notamment pour examiner les effets de l'entraînement d'endurance et de l'exposition à l'altitude sur la capacité de transport de l'oxygène".

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"Cependant, a ajouté l'instance, son inhalation répétée peut entraîner des problèmes de santé aigus et chroniques, comme des maux de tête, une léthargie, des nausées, des vertiges et de la confusion. Ces symptômes peuvent s'aggraver à tout moment et évoluer en troubles du rythme cardiaque, crises d'épilepsie, paralysies et pertes de connaissance."

Dès lors, l'UCI a décidé d'interdire aux licenciés et aux équipes "la possession, en dehors d'une structure médicale, de systèmes de 're-breathing' (réinspiration) de CO disponibles dans le commerce et reliés à des bouteilles d'oxygène et de CO".

L'AMA l'autorise toujours

"L'inhalation de CO restera autorisée au sein d'une structure médicale et sous la responsabilité d'un professionnel de santé expérimenté dans la manipulation de ce gaz à des fins médicales, et conformément aux restrictions suivantes: seule une inhalation de CO permettant de mesurer la masse totale d'Hb sera autorisée. Une deuxième inhalation de CO ne sera autorisée que deux semaines après la mesure initiale de l'Hb."

Toute inhalation devra aussi être enregistrée dans le dossier médical établi pour chaque athlète. Cette interdiction est indépendante du Code mondial antidopage et du Règlement antidopage de l'UCI, puisque la méthode n'est pas illégale aux yeux de l'Agence mondiale antidopage (AMA).

L'UCI a cependant demandé à l'AMA de prendre position sur la question et espère qu'à terme elle lui emboîte le pas, comme cela a été le cas pour par exemple le tramadol. Cet antalgique puissant avait été interdit dans le règlement médical de l'UCI dès 2019, ce qui avait permis notamment de disqualifier le Colombien Nairo Quintana du Tour de France 2022. Cinq ans plus tard, il a finalement aussi été placé sur la liste des produits et substances interdits par l'AMA, avec des sanctions beaucoup plus sévères à la clé.