TOUR DE FRANCE - Déjà vainqueur la veille, Mark Cavendish a remporté le sprint de la 6e étape. Cette fois c'est sûr, on a retrouvé Mark Cavendish. Au lendemain de sa victoire pleine d'émotions à Montargis, le Britannique a doublé la mise à Gueugnon à l'issue de la dernière étape dédiée aux sprinteurs avant l'entrée du peloton dans la montagne. Sous un soleil de plomb, le sprinteur de la Columbia a confirmé qu'il avait bien retrouvé sa science du sprint mais surtout son démarrage fulgurant qui a encore laissé tous ses adversaires sans réponse sur le quai de l'Europe au terme d'une ligne droite d'un demi-kilomètre. Cav', après avoir bien profité du train bleu et blanc des Garmin, a giclé de la roue de son poisson-pilote Mark Renshaw à 250 mètres de la ligne. Comme la veille, personne n'y a résisté. Après les larmes de la veille, lesquelles ont mis un sacré coup à sa réputation de bad boy, le Britannique affichait un grand sourire du sprinteur définitivement retrouvé. "Hier j'étais ému et là, je suis tellement content, confiait-t-il devant les caméras d'Eurosport. Parfois raillé pour son attitude égoïste, l'homme aux désormais douze victoires sur le Tour a aussi tenu à féliciter ses lieutenants. Ils ont tous été formidables. Tout le monde a bien travaillé. Ce sont des gars exceptionnels. Renshaw, comme d'habitude, a été magnifique. Je n'ai qu'à le suivre, il m'emmène jusqu'aux derniers 200 mètres. Je remercie mon équipe. Ce ne sont pas que huit gars, c'est bien plus fort que ça." Le maillot vert en ligne de mire Disputée sous une chaleur caniculaire sur les routes à peine accidentées du Loiret, de la Nièvre et de la Saône-et-Loire, la sixième levée de la Grande Boucle a offert le même schéma que lors des deux précédentes avec, dès les premiers kilomètres, la formation d'une échappée semblant condamnée avant même de tenter sa chance... Les aventuriers du jour, au nombre de trois, le Français Mathieu Perget, l'Allemand Sebastian Lang et l'Espagnol Ruben Perez Moreno, ont faussé compagnie au peloton dès le départ de la plus longue étape du Tour 2010, 227.5 kilomètres séparant Montargis de Gueugnon. Mais malgré un retard de huit minutes, jamais le peloton n'a paniqué, pas même lorsque Dimitri Champion et Anthony Charteau sont venus gonfler l'échappée à vingt kilomètres de l'arrivée. Avant de laisser s'expliquer les patrons, dès demain lors d'une arrivée dans le Jura bien casse-pattes, Cavendish a fait une belle opération dans la course au maillot vert. Dixième ce matin à 52 points de Thor Hushovd, huitième de l'étape, le Britannique remonte à la cinquième place et pointe désormais à 33 longueurs du Norvégien, soit moins que le bénéfice d'une victoire (35 points, ndlr). "Le vert, c'est ma couleur préférée maintenant, s'amuse le double lauréat. Je vise le maillot vert mais il n'est peut être plus à ma portée, confesse-t-il néanmoins. J'ai perdu beaucoup de points au début et même si je fais des bons sprints, ce ne sera peut-être pas suffisant. Mais qui sait ce qui va se passer ?" La question peut être posée pour l'étape de samedi, dont le final au sommet de la station des Rousses au terme de 15 kilomètres d'ascension sur une pente moyenne de 5% pourrait mettre en difficulté Fabian Cancellara. Avec une avance de 39 secondes sur Cadel Evans et trente de plus sur Andy Schleck (1'09''), le maillot jaune du Suisse ne tient plus qu'à un fil.