TOUR DE FRANCE - Le Français remporte sa 2e étape et reprend le maillot jaune. C'était un samedi bleu-blanc-rouge sur la route du Tour de France, un 14 juillet avant l'heure. Mais c'est le jaune qui a rempli de bonheur Sylvain Chavanel. Cinq jours après sa victoire à Spa, le coureur de la Quick Step a décroché une nouvelle victoire d'étape en s'imposant à la station des Rousses au terme d'un joli numéro dans l'ascension finale. Laurent Jalabert, dernier Français vainqueur de deux étapes sur le Tour de France (succès à Verdun et Colmar en 2001), a trouvé son successeur. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seul, Chavanel a récupéré le maillot jaune abandonné sur les pavés nordistes à Fabian Cancellara. Le Suisse, lâché dans la dernière ascension, n'a jamais pu combler son retard sur le peloton. Avant l'entrée dans les Alpes dimanche, le Jura servait de marchepied au peloton. L'arrivée à la station des Rousses, temple du ski nordique français avec le champion olympique de Vancouver Jason Lamy-Chappuis comme illustre représentant, pouvait permettre à un baroudeur ou un puncheur de s'élever au-dessus des autres. Et comme les 165 kilomètres de course étaient jalonnés de nombreuses ascensions (cinq avant la montée finale), ce terrain convenait bien à Jérôme Pineau, porteur du maillot à pois et soucieux de consolider son avance. Le coureur de la Quick Step appartenait donc à l'échappée du jour en compagnie de Christian Knees, Ruben Perez Moreno, Danilo Hondo et Samuel Dumoulin, qui a déjà gagné une étape sur le Tour, en 2008 à Nantes. Mission accomplie pour Pineau qui passait en tête au sommet de toutes les côtes répertoriées avant l'ascension vers la station des Rousses. Vainqueur d'une étape du Giro cette année à Novi Ligure, il se prêtait même à rêver d'un premier succès sur la Grande Boucle lorsqu'il partait seul vers Lamoura après avoir lâché Hondo, son dernier compagnon. Mais le peloton s'animait à l'avant comme à l'arrière puisque Chavanel, Voeckler et Cunego notamment se portaient aux avant-postes alors que Cancellara, le porteur du maillot jaune, éprouvait les pires difficultés à suivre en faisant l'accordéon durant de nombreux kilomètres avant de lâcher. Même tarif pour Klöden, coéquipier d'Armstrong, et Thomas, en tête du classement du maillot blanc et deuxième du général au départ ce matin. Chavanel: "J'avais des jambes de feu" Ces défaillances faisaient les affaires de Chavanel. Une attaque cinglante l'envoyait rejoindre puis déposer son coéquipier Pineau, incapable de le suivre mais satisfait de sa journée avec un maillot à pois solidement accroché à ses épaules. "Pineau m'a tout simplement dit: 'Vas-y !', il n'en pouvait plus !", a-t-il raconté. S'il pensait bénéficier un temps du soutien de son compatriote, Chavanel devait finalement terminer l'étape seul, avec les encouragements de Patrick Lefévère, son directeur sportif à ses côtés dans le final. "J'avais des jambes de feu", a-t-il lâché. Assez en tout cas pour résister au contre de Valls Ferri, sorti du groupe des poursuivants et qui a terminé avec 57 secondes de retard. "C'est rare de me voir comme ça, concrétiser. J'ai une bonne équipe autour de moi. Pineau était super. La Quick Step m'a aidé en bas des cols. Plus le Tour avançait, plus j'avais des regrets. J'aurais pu avoir le maillot jaune plus longtemps. La dernière fois que j'étais devant, le peloton s'était relevé. C'est une revanche pour moi", a expliqué Chavanel, nouveau leader du classement général. Cadel Evans grimpe de son côté à la deuxième place, à 1'25" du Français. Andy Schleck occupe le quatrième rang (+1'55"), devant Vinokourov (+2'17") et Contador (+2'26"). Des chamboulement devraient encore avoir lieu dimanche avec la première explication attendue entre les favoris dans l'ascension vers Morzine-Avoriaz.