C'est sans concession aucune que Jean Fernandez a livré son analyse du match de Ligue des Champions perdu par son AJA face à l'AC Milan, mardi soir, à l'Abbé-Deschamps (0-2). Trop limités techniquement, ses joueurs n'ont selon lui pas été en mesure d'inquiéter l'ogre lombard. Question de fraîcheur physique et de profondeur de banc. La marche était trop haute pour les Auxerrois, admet le technicien bourguignon. Jean, était-ce trop dur pour Auxerre ce soir face au Milan ? Oui, c'était un match difficile. On a réalisé une bonne entame de match mais dans l'ensemble, on ne les a pas trop bousculés car on a manqué de maîtrise technique. Nous n'avons pas concédé beaucoup d'occasions, c'est vrai, mais nous ne les avons pas inquiétés non plus. Il y a eu beaucoup trop de déchet, dans nos passes comme dans nos tirs. Après, au score, ça se joue sur des détails, mais je ne vois pas comment on aurait pu marquer... On a le sentiment que le match aller à San Siro vous avait laissé davantage de regrets... C'est vrai, pour moi, on avait été meilleur chez eux. Et eux étaient peut-être plus accessibles. Ce soir, on a gagné pas mal de duels au milieu de terrain alors qu'ils ont des joueurs très forts dans ce secteur comme Gattuso, Flamini et Ambrosini, mais il aurait fallu qu'on soit plus costauds devant pour leur poser de réels problèmes. C'est vraiment ce que je garde de ce match: un sentiment d'impuissance sur le plan offensif. Les lacunes techniques que vous déplorez ne découlent-elles pas d'un manque de fraîcheur ? Si, certainement. Il est évident qu'on a manqué de fraîcheur physique dans ce match. Des équipes comme Milan, elles ont l'habitude de jouer tous les trois jours. Nous, on a plus de mal. Ce n'est pas le même effectif. On ne peut pas demander à des joueurs comme Sammaritano et Contout de jouer tous les trois jours. Là, c'est la Ligue des Champions, c'est une belle compétition mais c'est peut-être trop difficile et ça implique peut-être trop de contraintes pour nous. "La troisième place me paraît compromise" Avec un effectif au complet, auriez-vous pu faire mieux selon vous ? Sans doute, oui. Pourquoi a-t-on recruté cet été sinon ? Et si des joueurs comme Obraniak et Maazou nous rejoignent, ça devient bon pour la Ligue Europa. Là, on est limité. Regardez Hengbart, il revient à peine et il se blesse à nouveau ce soir, je suis obligé de faire rentrer Chafni en arrière droit alors que c'est un milieu à vocation offensive... En face, sur le banc, il y avait Ronaldinho. Vous aviez estimé lundi que l'AC Milan était plus fort sans lui. Vous a-t-il répondu ? Je maintiens que Milan est plus fort sans Ronaldinho. D'ailleurs, il n'a pas débuté la rencontre. Avec Robinho et Ibrahimovic devant, Allegri a trouvé un très bon équilibre. Mais ça n'enlève rien aux qualités de Ronaldinho. Ça a été un très grand joueur et ça l'est encore. Il l'a démontré ce soir. Vous pouvez mathématiquement toujours briguer la Ligue Europa. Croyez-vous encore en vos chances d'accrocher la troisième place du groupe ? Nous n'avons pas pris de point ce soir donc nos chances sont très réduites. Face au Real, à Madrid, ce sera dur. Ils prennent peu de buts, ils en mettent beaucoup, on l'a encore vu ce soir à Amsterdam. Bien sûr, la troisième place reste jouable mais ça me paraît honnêtement très compromis, ne serait-ce qu'au vu du match de ce soir et du calendrier qui nous attend.