TOUR DE FRANCE - Le Norvégien remporte la 3e étape, sur les pavés du Nord. Proposer un mini Paris-Roubaix au mois de juillet, il fallait oser. Mais au vu de ce qui s'est passé mardi lors de la troisième étape du Tour de France ce mardi, force est de constater que les organisateurs ont eu le nez creux, brisant ainsi la monotonie trop souvent de mise lors de la première semaine de course. Car entre Wanze et Arenberg, un prétendant à la victoire finale a quitté le Tour, Frank Schleck, et d'autres ont hypothéqué leurs chances de rallier Paris en jaune le 25 juillet. L'ainé des Schleck, victime d'une lourde chute dans le secteur pavé de Sars-et-Rosières, là où tout a commencé à moins de trente kilomètres de l'arrivée, y a laissé une clavicule. Lance Armstrong, Ivan Basso, et à un degré moindre Levi Leipheimer, Carlos Sastre et Andres Klöden y ont eux laissé des plumes, à savoir plus de deux minutes sur le vainqueur du jour, Thor Hushovd, mais surtout sur Andy Schleck et Cadel Evans, les grands vainqueurs de cette journée folle. Quid d'Alberto Contador ? L'Espagnol a limité la casse, terminant l'étape complètement vidé, et même lâché par son coéquipier Alexandre Vinokourov, celui qui avait juré mettre ses ambitions personnelles de côté pendant trois semaines... Quand la sélection s'est effectuée, à la faveur du premier des quatre secteurs pavés placés dans le final, le vainqueur sortant a d'abord semblé piégé, coincé dans un groupe en difficulté. Loin devant lui, une union de six, comprenant donc Andy Schleck, Evans et Hushovd, mais aussi Fabian Cancellara, Gerraint Thomas et Ryder Hesjedal, filait à pleine vitesse, flairant le bon coup. Entre les deux, des coureurs éparpillés un peu partout, parmi lesquels Lance Armstrong, Bradley Wiggins et Denis Menchov. Cancellara: "Hier, j'ai donné, aujourd'hui, je reprends !""Le Tour ne se gagnera pas à Arenberg mais pourrait se perdre pour certains", avait prévenu un grand nombre. Contador, à un moment donné, a semblé pencher dans le mauvais camp avant de refaire surface. Au contraire d'Armstrong, victime d'une crevaison au plus mauvais moment dans le secteur de Wandignies, et pour qui les derniers kilomètres allaient se révéler de trop. L'Américain, qui avait envisagé avec son équipe RadioShack de prendre du temps sur ses principaux rivaux lors de cette étape accidentée, en a finalement perdu. Deux minutes et sept secondes exactement sur Andy Schleck et Evans, mais aussi 1'14'' sur Menchov et Wiggins, et enfin 54 secondes sur son grand rival Contador. Le septuple vainqueur ne pourra se consoler en constatant qu'il a grignoté dix-sept secondes sur Basso, Sastre ainsi que sur ses deux lieutenants Leipheimer et Klöden. L'autre grand malheureux du jour se nomme Sylvain Chavanel. Comme quoi les jours ne se ressemblent pas. Au lendemain d'une belle victoire d'étape à Spa, et d'un maillot jaune acquis à la faveur des faits de course, le Français a rendu sa tunique à celui à qui il l'avait empruntée, la faute notamment à deux crevaisons survenues dans les 15 derniers kilomètres. Cancellara, sixième à Arenberg, a récupéré son bien sur ses routes, celles de Paris-Roubaix qu'il a gagné pour la deuxième fois en avril dernier. "Hier (lundi), j'ai donné, aujourd'hui, je reprends !", s'amusait-il au micro de France Télévisions. Preuve que tous les coureurs n'ont pas perdu le sourire au soir de la première grande explication de cette ce Tour 2010.