Au lendemain de la médaille d'or de Perrine Laffont sur le ski de bosses, la délégation française a augmenté son pécule, lundi, avec deux nouvelles breloques. Elles ont été apportées par le même sport, habituel pourvoyeur de médailles, le biathlon, avec du bronze pour Anaïs Bescond et de l'or pour le revanchard Martin Fourcade.
Le grand Bleu. À quoi reconnaît-on un grand champion ? À sa capacité à se relever. Catastrophique sur son tir couché dimanche (trois fautes), Martin Fourcade a écrasé la poursuite lundi, avec une seule faute. "On a l'impression que le tir, c'est un sport de gros qui fume des clopes. Mais c'est un sport qui coûte une énergie folle", a lâché au micro de France Télévisions le Catalan, jamais avare de bons mots. Déjà sacré il y a quatre ans à Sotchi sur la poursuite, dans laquelle les concurrents s'élancent en respectant l'ordre et les écarts du sprint, Fourcade a donc remis ça lundi, décrochant sa troisième médaille d'or aux JO, ce qui en fait l'égal de Jean-Claude Killy, trois fois champion olympique à Grenoble, il y a 50 ans. Au total, c'est déjà sa cinquième médaille olympique (trois en or et deux en argent). Jamais avait de bons mots, le Catalan a lâché au micro de France Télévisions :
"J'ai ouvert une porte, il ne fallait pas que je le fasse indéfiniment", avoue le double champion olympique de poursuite, Martin Fourcade ! #biathlon#JO2018pic.twitter.com/79ky2O9dHe
— France tv sport (@francetvsport) February 12, 2018
Le rêve bleu. Des quatre Françaises engagées sur la poursuite, elle était celle qui était la moins bien placée (19ème à 1'15" de la tête). Mais Anaïs Bescond, très déçue après sa performance de samedi, a relevé le gant et la carabine pour signer une poursuite quasi parfaite (3ème), avec une seule faute elle aussi. La Jurassienne (ci-dessous), qui avait été médaillée d'argent aux Mondiaux 2016 à Holmenkollen, obtient sa première médaille olympique, en bronze, après deux 5ème places aux JO de Sotchi, il y a quatre ans. Un rêve autant qu'un accomplissement pour cette figure du biathlon français, âgée de 30 ans.
Encore bleu.Tessa Worley va devoir prendre son mal en patience. En raison du vent infernal qui soufflait en haut des pistes, lundi matin, le géant dames a été annulé lundi. Malgré les bourrasques (plus de 100 km/h), la championne du monde en titre de la spécialité était pourtant prête à y aller ! "J'étais vraiment dedans, prête à courir même avec le vent", a confié la skieuse du Grand-Bornand. "Si la décision a été prise, c'est que c'est une bonne décision, je suis prête à faire ma course quand il le faut." Ce sera jeudi, avec la première manche à 10 heures locale (2 heures en France) et la deuxième à 13h45 (5h45). Deux autres Françaises seront au départ de ce géant : Taina Barioz et Adeline Baud-Mugnier.
Des bleus sur le corps. L'épreuve féminine de snowboard slopestyle, cette discipline où l'on doit dévaler une pente en réalisant des figures sur des rampes et des bosses, a tourné au jeu de massacre, lundi, sous l'effet d'un vent tourbillonnant. Les huit premières concurrentes à s'élancer sont allées ainsi au tapis lors de la première manche. Parmi elles, la jeune Française Lucile Lefèvre, 22 ans, qui participait à ses premiers Jeux olympiques. Elle n'a pas été plus heureuse lors de la deuxième manche, où la native de Risoul a également chuté, sans trop de mal heureusement. À l'arrivée, la Tricolore prend la 25ème place (sur 26 engagées) d'une épreuve remportée par l'Américaine Jamie Anderson, qui avait déjà décroché l'or il y a quatre ans, à Sotchi.
Des bleus à l'âme. Le ski de bosses français n'a pas réussi le doublé. Pire, au lendemain du titre olympique de Perrine Laffont, aucun Tricolore n'a réussi à se qualifier pour la finale de l'épreuve, lundi. Benjamin Cavet a été sorti dès les qualifications, Anthony Benna a manqué de peu la finale à 12, alors que Sacha Theocharis a raté son run pour terminer 9ème, hors des six premières places donc qui lui auraient permis de de disputer un run pour la médaille.
Un coin de ciel bleu. Deux Françaises ont réussi à entrer dans le top 12 des qualifications en snowboard half-pipe : Sophie Rodriguez, 29 ans, et Mirabelle Thovex, 26 ans. La première, pourtant handicapée par une douleur à une cheville, avait assuré sa qualification dès le premier de ses deux runs avec 65 points, la seconde réussissant sa meilleure performance sur son deuxième passage (64,25 points). En revanche, la troisième Tricolore engagée, Clémence Grimal, 23 ans, n'a pas réussi à achever un seul run, chutant à deux reprises sur un pipe glacé et soumis lui aussi aux aléas du vent. La finale aura lieu mardi et la grande favorite en sera l'Américaine d'origine coréenne Chloé Kim, meilleur score des qualifications avec 95,50 points (sur 100).
Coin de ciel bleu aussi, malgré tout, pour les jeunes sauteuses Léa Lemare, 21 ans, et Lucile Morat, 16 ans, qui ont réussi à entrer dans le top 30 afin de disputer la finale du saut dans le froid polaire de Pyeonchang (-20°C en ressenti).