EXCLU - L'ancien capitaine de l'OL s'est livré dans Europe 1 Foot sur sa vie au Qatar. En huit saisons, Juninho a marqué l'histoire du championnat de France. Par sa technique et son talent sur coups francs bien sûr, mais aussi par son professionnalisme et son tempérament de meneur. Pas étonnant donc, qu'il ait récupéré le brassard de capitaine d'Al Gharrafa Doha, dès sa première saison. Car Juninho Pernambucano, invité exceptionnel d'Europe 1 Foot mercredi soir, n'a pas changé d'un iota son approche dans la compétition en rejoignant le Qatar. "Il y en a beaucoup qui viennent ici pour jouer au tennis et au golf, personnellement, je m'entraîne tous les jours à 18h00, et je n'ai manqué qu'un seul match parce que j'avais pris un carton rouge." L'ancien taulier de l'OL, qui a débarqué à Al Gharrafa l'été dernier, n'a pas tardé à s'imposer au sein du club qatari, gagnant la confiance de son entraîneur brésilien. "Les trois premiers mois de compétition, il faisait très chaud, et j'ai senti le changement par rapport à Lyon, explique-t-il. Mais, au final, quand tu te sens capable de jouer encore au football, le Qatar, c'est très bien. Je suis bien aussi dans ma vie, je m'adapte, les mentalités sont en train de changer ici, car les gens veulent organiser la Coupe du monde 2022. Ce n'est pas pareil que Lyon et la Ligue des champions, mais je découvre d'autres compétitions, comme la Coupe d'Asie." Lyon, le mot ne tarde pas à revenir dans la discussion avec Juninho. Il fut un temps question qu'il y revienne, cet hiver, après un coup de fil de Bernard Lacombe, le conseiller du président Jean-Michel Aulas. "Bernard, il me demandait tous les jours de rester, c'est lui qui m'a permis de me mettre à l'aise à Lyon. Début janvier, je l'avais souvent au téléphone. Mais j'étais le capitaine de Gharaffa, j'avais signé deux ans ici. Et on m'a fait confiance." La confiance, Juninho l'avait également dans ses successeurs au milieu de terrain, au moment où il a quitté Lyon. "Toujours un oeil sur Lyon" "J'avais encore un an de contrat à Lyon, mais je n'avais pas encore la motivation, j'aurais pu encore jouer quelques matches, précise-t-il. Mais j'avais envie de sortir par la grande porte. Il y avait de jeunes joueurs qui arrivaient, (Miralem) Pjanic et (Maxime) Gonalons, et des anciens, comme (Kim) Källström. Pjanic, c'est un jeune qui a beaucoup d'humilité, à la différence de certains qui sont passés par le club." L'OL, Juninho ne le retrouvera pas sur le terrain. Mais il continue de le suivre : "je constate que Lyon joue en 4-3-3 lors des gros matches", remarque-t-il d'un oeil toujours aussi aiguisé. Observateur de l'OL, il pourrait très bien, un jour, en redevenir un acteur, en intégrant son organigramme. "Quand tu es performant sur le terrain, c'est toujours plus facile car tu maîtrises les choses, nuance-t-il néanmoins. En dehors du terrain, ce n'est pas tout à fait évident, il faut se préparer. Il y a beaucoup d'anciens qui reviennent dans leurs clubs mais qui n'ont pas forcément toujours les moyens d'agir." Alors que le championnat du Qatar touche à sa fin, Juninho pense déjà à la saison prochaine, qui se fera selon toute vraisemblance, au sein de ce club d'Al Gharaffa. "J'espère encore jouer un an, j'ai encore un contrat ici jusqu'en 2011. À 90%, je vais faire une saison de plus à Gharrafa." Les 10% restants, ce serait un retour éventuel à Vasco de Gama (où il a joué entre 1995 et 2001 ndlr). Juninho, un homme de passion et un homme fidèle.