CM 2010 - L'Italie affronte la Slovaquie pour assurer sa qualification.Il n'y a pas qu'en France que l'équipe nationale de football fait la une de l'actualité pour les mauvaises raisons. Sans atteindre le degré de déliquescence des Bleus de Domenech, les temps sont rudes pour l'autre finaliste du dernier Mondial, la "Squadra Azzurra" de Lippi, au bord de l'élimination à son tour après ces deux premiers matches soldés par autant de matches nuls sur le même score (1-1) face au Paraguay et face à la Nouvelle-Zélande. En Italie aussi, Fabio Cannavaro et ses coéquipiers, dont la cote est au plus bas, en prennent pour leur grade et même la classe politique se joint à la curée, déjà entamée, à l'image de la Ligue du Nord et de son leader Umberto Bossi, membre du gouvernement Berlusconi, qui avant le match décisif face à la Slovaquie ce jeudi, à Johannesburg, n'a pas hésité à accuser la Nazionale en ces termes dans le Corriere della Serra: "Ils achèteront le match. Vous verrez, la saison prochaine il y aura des joueurs slovaques évoluant dans des clubs italiens..."Ambiance ! La fin de règne n'a jamais semblé aussi proche pour des champions du monde vieillissants et sans ressort, qu'incarne plus que jamais un Cannavaro, dont la responsabilité à bientôt 37 ans est engagée sur les deux buts concédés par son équipe depuis le coup d'envoi de la compétition. La Fédération italienne (FIGC) peut bien mollement défendre ses joueurs, ainsi attaqués, le coeur semble déjà ne plus y être. Comme si la Squadra Azzurra s'en remettait plus à un miracle plutôt qu'à un hypothétique sursaut.Sur un air de 1982...L'Italie en est là, prête à se raccrocher à la plus petite éclaircie tant elle a peu proposé dans le jeu depuis son entrée en lice dans la compétition, à l'image d'un secteur offensif sans idées et d'attaquants, qui n'ont le plus souvent que leur énergie à proposer... Dans ces conditions, c'est tout un pays, Marcello Lippi le premier, qui a espéré ces derniers jours le retour à temps d'Andrea Pirlo, le maître à jouer des champions de 2006, absent des deux premiers matches pour cause de blessure au mollet. "Il a beaucoup d'expérience. Il n'est jamais submergé par l'émotion. C'est un vrai meneur pour cette équipe et son absence pèse beaucoup", souligne l'ancien international azzurro Giuseppe Bergomi, champion du monde en 1982. Le meneur du Milan AC a participé lundi à sa première séance d'entraînement complète depuis le début du Mondial et devrait débuter jeudi sur le banc, selon la dernière confidence de Lippi mercredi en conférence de presse.Une situation symptomatique pour cette équipe, où Lippi n'a pas voulu faire de place à Antonio Cassano ou Francesco Totti, qui se retrouve aujourd'hui suspendue au sort d'un seul de ses joueurs, aussi bon soit-il. Et l'Italie de se rendre à l'évidence qu'elle n'a peut-être pas le talent en magasin pour venir à bout d'adversaires compactes en défense dans un groupe composé pour l'essentiel d'internationaux qui n'ont pas brillé cette saison avec leurs clubs respectifs. Quand la sélection nationale ne profite pas des triomphes d'un Inter Milan, qui ne comptait aucun Italien dans son équipe type. "A partir des huitièmes, ça change parce que ce sont de meilleures équipes, qui laissent davantage d'espaces", espère malgré tout Vincenzo Iaquinta, auteur de l'égalisation face aux All Whites néo-zélandais, tout en confiant: "Mais on a un peu peur de ne pas passer..."A l'heure de défier une équipe de Slovaquie pourtant loin d'avoir impressionné lors de ses deux premiers matches (1-1 contre la Nouvelle-Zélande et 0-2 contre le Paraguay, ndlr), l'Italie n'est sûre de rien et surtout plus tout à fait maîtresse de son destin, elle qu'une victoire n'assurerait pas de la première place du groupe. Pourtant, forte de son expérience à ce niveau, la Squadra Azzurra imagine secrètement se sortir de ce mauvais pas pour mieux rebondir par la suite. "Je ne panique pas. J'ai 62 ans, confie encore le sage, Marcello Lippi, j'ai gagné beaucoup de grandes compétitions. Il nous manque simplement quelque chose." Un quelque chose qui pourrait bien s'appeler Pirlo, même si un nouveau match nul ce jeudi, si le Paraguay l'emporte dans le même temps, pourrait là encore sourire à cette toute petite "Squadra Azzurra", qui comme en 1982, s'était qualifiée pour le deuxième tour avec seulement trois points. Cette année-là, Paolo Rossi et les siens avaient été sacrés champions du monde...