L'origine. Considérée comme l'une des trois courses majeures du calendrier annuel du sport automobile, au même titre que le GP de F1 de Monaco ou les 500 miles d'Indianapolis, les 24 Heures du Mans ont, comme beaucoup de compétitions, une origine assez pragmatique. En 1920, lorsque l'Automobile Club de l'Ouest réfléchit à la création d'une épreuve auto, il s'agit de stimuler l'évolution technique et de favoriser l'essor d'un secteur alors en pleine émergence. La première édition a lieu en 1923. André Lagache et René Léonard l'emportent au volant d'une Chenard & Walker, marque française de la première moitié du siècle. La moyenne des vainqueurs ne dépasse pas alors les 100 km/h...
La compétition. C'est une lapalissade, mais les 24 Heures du Mans durent 24 heures. Et c'est ce qui fait tout son sel. Il ne s'agit pas d'une course de vitesse mais d'une course d'endurance. La fiabilité compte autant, si ce n'est plus, que la puissance. Même si avoir un gros moteur peut aider, tout comme de bons pilotes... Durant la durée de l'épreuve, ils sont trois à se relayer au volant sur des sessions qui varient en fonction des stratégies (2 ou 3 heures maximum pour chaque relais). Comme en F1, la course est précédée, le mercredi et le jeudi, d'essais dit libres, où les équipes procèdent aux réglages, et d'essais qualificatifs qui déterminent la grille de départ. Depuis 1971, le départ dit "du Mans" avec les voitures en épis, a été abandonné pour un départ lancé qui garantit une meilleure sécurité pour les pilotes. A l’arrivée, la tradition veut que le circuit soit progressivement envahi par le public.
Le circuit. C'est le personnage principal des 24 Heures. C'est lui qu'il faut dompter pendant 24 heures, de jour comme de nuit. Le tracé, qui fait 13,629 kilomètres, est l'un des plus longs au monde. Il présente également la particularité de compter une portion routière utilisée par les automobilistes le restant de l'année. Au fil des ans, le circuit, parfois abusivement appelé circuit Bugatti alors qu'il ne fait qu'en emprunter certaines portions, a reçu plusieurs aménagements. Le principal est celui qui concerne la ligne droite des Hunaudières, où l'on a ajouté des chicanes afin de réduire la vitesse, qui pouvait atteindre plus de... 400 km/h ! A lire :Un tour du circuit des 24 Heures
Découvrez le circuit en caméra embarquée :
Les recordmen. Vainqueur en 1997 (Porsche), de 2000 à 2005 (sur Audi sauf en 2003, Bentley) et en 2008 (Audi), le Danois Tom Kristensen est le recordman de victoires chez les pilotes. A 43 ans, il sera encore au départ cette année, sur une Audi, aux côtés de Rinaldo Capello et Allan McNish. Chez les constructeurs, la marque allemande, qui a remporté ses neuf succès dans les années 2000, pointe au deuxième rang, derrière Porsche, qui compte 16 victoires aux 24 Heures, entre 1970 et 1998, avec trois succès acquis en tant que simple motoriste (1994, 96 et 97). Vainqueurs à trois reprises, Matra Simca (1972 à 74) et Peugeot (1992, 93 et 2009), sont les deux marques françaises les plus titrées.
Les stars. Tout le monde n'associe pas les 24 Heures du Mans à Tom Kristensen et au duel Audi-Peugeot, qui devrait à nouveau rythmer l'édition 2011. Ainsi, à la rédaction d'Europe1.fr, la question a été posée d'emblée par une collègue : est-ce que Patrick Dempsey y participe ? Le célèbre "Dr Mamour" de Grey's Anatomy, pilote émérite, avait participé à l'épreuve en 2009 au volant d'une Ferrari. Et s'il ne sera pas présent au départ cette année, il a été convié par Mazda à la célébration du 20e anniversaire de la victoire de la marque japonaise dans la Sarthe en 1991. L'acteur américain participera ainsi vendredi à la parade des pilotes dans les rues du Mans, qui a lieu la veille de la course.
La famille. Si Henri Pescarolo et Yannick Dalmas sont les pilotes français qui ont remporté le plus de fois l'épreuve (4 fois), un autre francophone est le deuxième pilote le plus titré de l’histoire. Le Belge Jacky Ickx s’est en effet imposé à six reprises - à 13 ans d'intervalle, entre 1969 et 1982. Chose unique, "Monsieur Le Mans" a également remporté huit Grands Prix de F1 au cours de sa carrière ainsi que le rallye-raid Dakar. Et, chez les Ickx, la passion de la course automobile s'est transmise de père en... fille. Vanina sera en effet la pilote au départ de l'épreuve, samedi, au volant de la seule Kronos Racing.
L'histoire. Ou LE miracle. Lors de l'édition 1999 de la course, la CLR Mercedes-Benz de Peter Dumbreck s'envole et retombe de l'autre côté du rail de sécurité. Malgré la violence de l'accident, le pilote écossais ne sera pas blessé. La même mésaventure, en moins spectaculaire, était arrivée lors des essais puis au cours du warm-up à Mark Webber, aujourd'hui pilote de F1 chez Red Bull. Un (gros) souci aérodynamique chez Mercedes a été identifié comme la cause de ces accidents.
Le drame. Depuis le début de l'épreuve, 21 pilotes ont trouvé la mort sur le circuit. Mais dans la triste histoire du Mans, le 11 juin 1955 tient une place à part. Ce jour-là, 83 personnes meurent dans ce qui reste le plus grave accident de l'histoire du sport automobile. Sur les images d'époque ci-dessous, on peut voir que l'accident implique trois pilotes : Mike Hawthorn, vainqueur cette année-là, décide brusquement d'emprunter la voie des stands. Pour l'éviter, Lance Macklin effectue un écart. Au volant de sa Mercedes, Pierre Levegh est surpris, sa voiture décolle et vient exploser sur le bas de la tribune. Depuis cet accident, les normes de sécurité ont été totalement repensées afin de mieux protéger les pilotes et le public.
L’édition 1955 est marquée par un effroyable accident :
La BD. Il est un pilote qui n'a jamais couru les 24 Heures mais qui a fait beaucoup pour entretenir leur légende. Il s'agit de Michel Vaillant. Du premier tome, "Le grand défi", jusqu'au dernier paru, "24 Heures sous influence", le personnage créé par Jean Graton à la fin des années 1950 s'est souvent retrouvé à lutter sur le circuit de la Sarthe. Course de légende, les 24 Heures du Mans offrent une toile de fond idéale pour des scénarios à rebondissements. A tel point qu'un film en live, réalisé par Louis-Pascal Couvelaire et sorti en 2003, a été tiré de la BD. Avec, au cœur du scénario, les incontournables 24 Heures...
Le film. Passionné de mécanique et de courses automobiles, Steve McQueen fut à l'origine de la production, en 1971, de Le Mans, long métrage sorti en 1971 avec, en toile de fond, l'édition 1970 de l'épreuve. Le tournage du film fut marqué par plusieurs accidents graves. Et Steve McQueen, lui-même, frôla la collision avec un camion. Film maudit sur lequel l'acteur américain fondait pourtant beaucoup d'espoir, Le Mans reste, quarante ans après sa sortie, l'un des meilleurs long métrages sur la course automobile. Pour fêter cet anniversaire, une projection du film a eu lieu mardi sur la ligne droite des stands du circuit.
Regardez une bande-annonce de Le Mans :