En foot, une phrase résumait à elle seule la suprématie des Allemands dans les années 1980 : "le foot est un sport qui se joue à onze contre onze, durant 90 minutes, et à la fin, ce sont toujours les Allemands qui gagnent". L’ancien capitaine du XV de France, Jean-Pierre Rives, s’est largement inspiré de ce dicton pour évoquer la confrontation franco-anglaise en rugby : "les anglais ne perdent jamais. Mais parfois on les bat". Europe1.fr a passé en revue l’historique des France-Angleterre pour vérifier cette hypothèse.
Le "Crunch". Samedi, la France va défier l’Angleterre à Twickenham. Ce match sera, comme très souvent décisif pour l’issue du Tournoi. Un match surnommé le "Crunch", qui rappelle étrangement une barre chocolatée. Mais en anglais, ce terme a une toute autre explication. Le "Crunch" est en fait le moment crucial. Un combat entre les meilleurs ennemis qui désigne très souvent le futur vainqueur du tournoi. Cette année encore, l'Angleterre et la France sont les deux seules nations invaincues du Tournoi. Le "Crunch" et la victoire au bout…
Encore du retard. Depuis leur première confrontation en 1906, le XV de la Rose et le XV de France se sont rencontrés à 93 reprises. Net avantage aux Anglais qui mènent par 50 victoires à 36. Mais depuis quelques années, le Coq se rebiffe souvent. Si on prend les 20 derniers matches, la France mène légèrement la bataille.
La France aime le Tournoi. Les mathématiques ne mentent pas souvent. Et quand on regarde les ultimes duels, une chose saute aux yeux. La France mène aux points dans le Tournoi des six Nations. Depuis 1996, les Bleus se sont imposés à huit reprises contre les Anglais dans cette compétition. Sur cette même période, les Anglais ont battu les Français six fois.
Un peu moins la Coupe du monde. En revanche, pour ce qui est de la Coupe du monde, le XV de la Rose plume régulièrement le Coq français. Trois victoires (1991, 2003, 2007) en quatre confrontations dont la plus marquante lors d’une certaine demi-finale en France (14-9).
Le jeu des petites phrases. Le "crunch", c’est aussi un affrontement en dehors du terrain. Des petites piques bien senties pour rythmer la rivalité entre les deux pays. La semaine dernière, le coach français Marc Lièvremont a allumé la première mèche : "on a quand même un énorme point communavec les autres nations: on n'aime pas les Anglais ! On a quitté Dublin sous les encouragements de tous les Irlandais qui disaient : "Par pitié, battez les Anglais !". Réponse cinglante de l'ancien troisième-ligne de la Rose Lawrence Dallaglio : "les Français ont du souci à se faire. Une équipe, auteur du Grand Chelem, qui encaisse trois essais à domicile (face à l'Ecosse, 34-21, ndlr) n'est pas une équipe inoubliable, n'est pas faite du bois dont on fait les grandes équipes". Patriotisme oblige, la conclusion revient à Claude Spanghero, ancien joueur du XV de France : "les Anglais ont inventé le rugby mais les Français l’ont bien amélioré".