TOUR - Ils ont marqué l'édition 2010 : Contador, Schleck, mais aussi Petacchi et les Français. Schleck, toujours plus près Le classement général Sacré en 2007 et 2009 sur la Grande Boucle, Alberto Contador, qui compte également les Tours d'Espagne et d'Italie 2008 à son palmarès, aura donc conservé son titre pour 39 secondes. 39 secondes de marge sur un Andy Schleck qui perdit précisément ce temps sur la ligne d'arrivée à Bagnères-de-Luchon, après le fameux saut de chaîne fatal à son maillot jaune. Sans cet incident de course, le verdict aurait donc pu être différent, mais le Luxembourgeois, dauphin de Contador pour la deuxième année consécutive et gratifié du maillot blanc de meilleur jeune pour la troisième fois de sa carrière, devrait avoir l'occasion de se refaire dans les années à venir. 23e au général, Lance Armstrong, lui, n'aura plus cette chance. Pour sa dernière en France, le septuple vainqueur du Tour a été suppléé sur le podium par le Russe Denis Menchov, lauréat de la Vuelta à deux reprises et du Giro la saison passée mais privé de cet honneur sur les Champs-Elysées en 2008 par un Bernhard Kohl convaincu de dopage quelques jours plus tard. Petacchi, du vert à la Zabel Le classement par points Ce n'était pas le plus fort, ni le plus assidu, mais Alessandro Petacchi est reparti de ce Tour de France 2010 avec le maillot vert sur le dos. Pas aussi rapide qu'un Mark Cavendish vainqueur de cinq étapes cette année (il compte désormais 15 victoires en tout sur la Grande Boucle), dont la dernière, la plus prestigieuse, signée dimanche sur les Champs-Elysées avec une aisance déconcertante, et pas aussi pugnace qu'un Thor Hushovd qui aura porté la tunique verte 11 jours durant, l'Italien n'en a pas moins tiré son épingle du jeu grâce à sa constance. Victorieux à Bruxelles et à Reims, le coureur de la Lampre, toujours placé au sprint, a ainsi vu son retour dans l'Hexagone récompensé, lui qui n'y avait plus mis les roues depuis 2004 et n'avait guère rallié Paris qu'une fois dans sa carrière, en 2001. Ainsi sacré à la manière d'un Erik Zabel, le métronome allemand indétrônable entre 1996 et 2001, Petacchi devient le deuxième Italien de l'histoire du Tour de France à remporter le classement par points, après Franco Bitossi en 1968. La boucle est donc bouclée pour celui qui s'était déjà illustré de la sorte sur le Giro en 2004 et la Vuelta en 2005 mais avait dû mettre sa carrière entre parenthèses après avoir été contrôlé positif au salbutamol sur le Tour d'Italie 2007. Charteau, un maillot à pois par défaut... Le classement du meilleur grimpeur Ce maillot a-t-il encore une signification ? Autrefois disputé par les meilleurs, Merckx ou Hinault l'ont remporté, le classement de la montagne semble désormais ne plus intéresser personne. Alors, certes, c'est un Français qui termine sur les Champs, les pois sur les épaules, mais quel peut-être sa réelle crédibilité alors que la montagne n'est pas franchement son terrain de jeu favori. Sauf son respect, Anthony Charteau n'a en effet pas la grimpette d'un Richard Virenque de la grande époque. D'ailleurs, seuls Jérôme Pineau et Christophe Moreau ont réellement tenté leur chance. De leur côté, les vrais grimpeurs, Schleck, Contador ou Sanchez, préfèrent se concentrer sur le classement général, et se moque éperdument de la tunique tachetée. Un maillot dont il faudra peut-être revoir le système d'attribution afin de ne pas devenir une récompense pour baroudeurs et équipes en mal de reconnaissance. Schleck, le chevalier blanc Le classement du meilleur jeune Pour la troisième fois consécutive, Andy Schleck va terminer le Tour de France avec le maillot blanc du meilleur jeune sur les épaules, attribué au coureur de moins de 26 ans le mieux classé au général. Une maigre consolation pour le Luxembourgeois, qui échoue pour la seconde fois sur la deuxième marche du podium de la Grande Boucle, derrière son grand rival Alberto Contador, qui l'avait précédé au classement du meilleur jeune en 2007. Mais l'avenir semble bien appartenir au frère de Frank, qui, malgré l'absence de son aîné, est parvenu à rivaliser avec l'Espagnol aussi bien en montagne qu'en contre-la-montre. Il est en tout cas largement au-dessus du lot au sein de la jeune génération, terminant avec 8'52" d'avance sur le Néerlandais Robert Gesink et 11'15" sur le Tchèque Roman Kreuziger. De leur côté, les Tricolores ne sont pas parvenus à soutenir la comparaison, à l'image de Pierre Rolland, qui a dû se contenter de la 8e place du classement du meilleur jeune, à 1h46' de Schleck. Julien El Fares et Cyril Gautier s'en tirent un peu mieux en terminant à la quatrième et cinquième place, à 52'43" et 1h24' du maillot blanc. 2010, un grand cru tricolore Le récapitulatif des étapes Pour la délégation française, les Tours se suivent et ne se ressemblent pas. Après les trois maigres victoires d'étapes sur l'édition 2009, les coureurs tricolores ont tout simplement doublé la mise cette année, avec six succès. Symbole de cette délégation entreprenante, son leader Sylvain Chavanel. Le coureur de la Quick Step, désigné super-combatif de ce Tour 2010, a montré la voie en s'imposant deux fois, d'abord à Spa, revêtant au passage le maillot jaune, puis à la station des Rousses. Deux jours plus tard, c'était au tour de Sandy Casar de franchir la ligne bras levés dans les allées de Saint-Jean de Maurienne. Mais les lettres de noblesse du cyclisme français auront indéniablement été écrites sur les pentes des Pyrénées. Avec un coup du chapeau bleu-blanc-rouge, qui aura vu Christophe Riblon, Thomas Voeckler et Pierrick Fédrigo s'imposer trois jours consécutifs, à l'occasion de trois des quatre grandes étapes pyrénéennes. Trois victoires tricolores de suite, il faut remonter à 1994 pour trouver trace d'un tel succès, avec le trio Jacky Durand, Luc Leblanc et Richard Virenque. Seule ombre au tableau, le classement général. Le cyclisme français ne possède pas encore le coureur suffisamment complet pour se mêler à la lutte pour la victoire finale. Le premier tricolore au classement général est ainsi John Gadret, qui termine à la 19e place. RadioShack s'en contentera Le classement par équipes L'équipe RadioShack de Lance Armstrong ne repartira pas totalement bredouille du Tour de France. Certes, l'Américain aux 7 victoires dans la Grande Boucle est totalement passé à côté de son dernier Tour de France, laissant Alberto Contador et Andy Schleck s'expliquer pour la victoire finale, mais son équipe a tout de même remporté le classement général par équipes. Une modeste récompense pour une formation qui n'aura finalement remporté qu'une seule victoire d'étape par Paulinho à Gap et qui n'aura jamais pesé sur les débats. Une absence aux avant-postes compensée par une homogénéité avec notamment Christopher Horner (10e), Levi Leipheimer (13e) ou encore Andreas Klöden (14e). Le mode de calcul pour ce classement leur permet de devancer la Caisse d'Epargne de Sanchez (11e) et la Rabobank de Menchov (3e) et Gesink (6e). Pour la petite histoire, Astana, qui avait remporté ce classement l'an dernier, termine 6e tandis que la Saxo Bank de Schleck finit 12e à plus de 2 heures de RadioShack.