Il y a de cela quelques années, Claude Puel, alors entraîneur de l’Olympique lyonnais parlait du match entre l'OM et le PSG comme d’un "match préfabriqué". Si les médias ont toujours beaucoup d’appétit pour cette rencontre diffusée en mondovision, l’avènement du Qatar au Paris Saint-Germain a diamétralement changé le rapport de force entre les deux équipes.
Le PSG règne désormais sans partage sur cette affiche depuis désormais six ans. Sa série d’invincibilité face à son rival marseillais culmine à quatorze rencontres toutes compétitions confondues. Le dernier affrontement, en février 2017, avait d’ailleurs tourné court. Paris avait écrasé l’OM au Vélodrome 5 à 1, après avoir mené 4-0 dès l'heure de jeu.
Un match "joli" à jouer. Langue de bois ou non, les Parisiens semblent toujours considérer pourtant les OM-PSG comme des rencontres particulières. "Ce n’est pas un match comme un autre", affirme au micro d'Europe 1 le milieu de terrain italien Marco Verratti. "Quand tout le monde est contre toi dans le stade, cela te donne envie d’en faire plus sur le terrain. Ce match, il est joli (sic) à jouer. Et puis les jours avant le match, tu sens que ce n’est pas une rencontre comme les autres avec les supporters."
Même son de cloche du côté d’Adrien Rabiot, formé au club, et qui connaît l’importance du Classique pour les supporters parisiens : "C’est surtout un match pour eux. Ils poussent vraiment derrière nous, on reçoit des messages, même dans la rue quand on les croise. On sait que c’est le match qu’ils attendent dans la saison et on se doit de le faire." Entendre, gagner.
Mbappé : "On n’y va pas pour rigoler". Et puis il y a les nouvelles recrues qui découvriront cette atmosphère particulière d’un OM-PSG. Ce sera le cas bien sûr de la recrue vedette Neymar, qui a déjà goûté au "vrai" Clasico Real-Barça, mais aussi de Kylian Mbappé. L’international français a déjà joué - et même marqué, en Coupe de France - dans l’enceinte marseillaise avec l’AS Monaco. Dans un documentaire réalisé autour du parcours de l'équipe de France des moins de 19 ans, à l'été 2016, le jeune international tricolore avouait avoir été impressionné par l'ambiance du Vélodrome…
Pour Mbappé, "le Vélodrome, c’est dangereux"
Depuis, Mbappé a grandi et gagné en confiance, sur le terrain comme au micro. "On n’y va pas pour rigoler ni pour dormir, mais pour gagner", a-t-il martelé en zone mixte, après le match de Ligue des champions à Anderlecht (victoire 4-0). "C’est un match spécial dans un grand stade, avec une bonne ambiance, on doit gagner."
Avec l'une des attaques les plus chères et les plus performantes d’Europe (43 buts en 13 matches toutes compétitions confondues), le PSG sera archi-favori de ce Classique, face à un OM qui a montré le week-end dernier à Strasbourg une grande fébrilité défensive (3-3). Malgré le gouffre, financier et footballistique, qui semble séparer aujourd'hui le PSG et l'OM, la joie devrait être quand même au rendez-vous côté parisien en cas de victoire au Vélodrome. Chez les supporters, bien sûr, mais chez les supporters.