TOUR - Alors que les Français n'ont pas brillé, Paulinho (RadioShack) s'est imposé. On pouvait s'en douter, le 14 juillet c'était hier sur le Tour de France. Avec la victoire de Sandy Casar dans la grande étape des Alpes et la présence de trois Français aux cinq premières places. Mercredi, jour de la vraie fête nationale, les locaux n'ont pas été très à la fête entre Chambéry et Gap, sur un parcours de 179 kilomètres accidenté qui a, comme prévu, souri à un baroudeur. Le Portugais Sergio Paulinho, vice-champion olympique à Athènes en 2004 à la surprise générale, a décroché sa première victoire d'étape sur le Tour, offrant du même coup un premier succès sur la Grande Boucle à la nouvelle formation RadioShack de Lance Armstrong. Membre de la bonne échappée, dessinée après une demi-heure de course, le Lusitanien s'est montré le plus costaud pour rafler la mise à Gap, comme un certain Alexandre Vinokourov en 2003 un...14 juillet déjà. Le bon coup est parti à quatre après une vingtaine de kilomètres avec, outre Paulinho, le Biélorusse Vasili Kiryienka et deux Belges, Mario Aerts et Dries Devenyns. Point de Français dans l'échappée, alors que les trente-trois encore en lice pour rallier Paris avaient évidemment des idées derrière la tête en cette journée de fête nationale. Quand le quatuor recevait la bénédiction du peloton, pas décidé à faire la poursuite sous un soleil de plomb (près de 40°), les espoirs de voir un successeur à David Moncoutié, dernier Français vainqueur un 14 juillet, en 2005, semblaient envolés. Mais Maxime Bouet et Pierre Rolland, alors que le peloton accusait déjà un retard de près de deux minutes, partaient en contre-attaque et, après plus de vingt bornes d'efforts, parvenaient à rentrer sur le devant de la course. Rolland: "J'y ai pensé, j'y ai cru, et j'ai rêvé..." L'échappée était bien la bonne, le peloton se désintéressant totalement des fuyards parmi lesquels le mieux classé au classement général, Aerts, pointait à plus d'une demi-heure d'Andy Schleck. Les six hommes de tête n'avaient donc même pas besoin de forcer lors des ascensions de la côte de Laffrey (1ere cat.), celle des Terrasses (3e cat.) et du col du Noyer (2e cat.). Avec plus de douze minutes d'avance, les prétendants à la victoire d'étape se livraient la grande explication dans la descente vers Gap où Bouet, déjà en difficulté sur les dernières rampes du Noyer, était le premier à lâcher. Pierre Rolland n'allait pas tarder à connaître le même sort, décramponné avec Aerts et Devenyns par le duo Paulinho et Kiryienka partis se disputer la victoire à dix kilomètres du but. Et à ce petit jeu là, le Portugais se montrait plus fort, certes seulement d'une demi-roue, que l'ancien pistard de la Caisse d'Epargne, devenant du même coup le neuvième Lusitanien à lever les bras sur une ligne d'arrivée du Tour de France. Battu comme Bouet, Rolland, quatrième et meilleur Français, avouait sa déception de ne pas avoir pu l'emporter. "C'est vrai que pendant toute l'étape j'y ai pensé, j'y ai cru, et j'ai rêvé gagner cette étape le 14 juillet, reconnaissait le coureur de Bbox devant les caméras de France Télévisions. Mais voilà la dernière difficulté était de trop pour moi. (...) Mais il y a du spectacle, c'est beau pour notre sport. Ça fait plaisir de voir autant de monde sur les routes, et qu'il y est un tel engouement pour le cyclisme." Nombreux sur le bord des routes, le public n'a pas eu la chance de voir un Français triompher dans les Hautes-Alpes. Andy Schleck, qui a vécu une première journée en jaune très tranquille, n'hésitant pas à aller chercher les bidons dans l'ascension du col du Noyer pour se dégourdir les jambes, s'interrogeait d'ailleurs un peu sur le comportement des Tricolores une fois arrivé près d'un quart d'heure après le vainqueur du jour. "Si j'étais un Français j'aurais attaqué aujourd'hui c'est sûr." Tous n'ont pas les jambes du leader après une semaine et demie de course.