En optant pour la Russie et le Qatar, la FIFA a décidé de jouer la carte de l'ouverture sur de nouveaux marchés, avec deux pays qui n'ont jamais accueilli de grandes compétitions internationales de football. Elle a également retenu deux candidatures originales, portées par une ambition politique et économique très fortes. Voici ce qui a pu faire pencher la balance vers ces deux dossiers.
Russie, le poids de Poutine
Vladimir Poutine, c'est la clé de la victoire russe. De bout en bout, le Premier ministre aura parfaitement maneouvré pour obtenir l'organisation du deuxième plus grand événement sportif planétaire. Après avoir décroché les JO d'hiver 2014 et un Grand Prix de Formule 1, les deux à Sotchi, l'ancien Président prouve qu'il a un vrai talent dans ce domaine... "La Russie a tout ce qu'il faut pour mener le Mondial de football au meilleur niveau possible", a-t-il souligné après la victoire.
Et pour atteindre ce "meilleur niveau possible", il y a du travail, notamment au niveau des infrastructures et des stades. Seul le stade Loujniki, à Moscou, répond actuellement aux normes de la FIFA. Mais Poutine s'était engagé à construire de nouvelles enceintes, même si la Russie n'avait pas été choisie. Habile. Mais pas autant que sa dernière manœuvre, mercredi soir.
Le Premier ministre, magnanime, avait décidé de ne pas se rendre à Zurich pour ne pas, selon ses termes, "faire pression sur la FIFA". "Je voudrais présenter personnellement la candidature de la Russie, mais dans les conditions actuelles je pense qu'il est mieux de s'abstenir pour donner la possibilité aux membres de la FIFA de prendre la décision tranquillement, sans pression extérieure", avait-il indiqué dans un communiqué. Mais les membres du comité étaient visiblement déjà sous son charme... Vladimir Poutine est quand même venu à Zurich ce jeudi, pour y fêter la victoire...
Regardez la présentation du dossier russe :
Qatar, l'art de parler argent
Le petit émirat a su jouer sur son point fort, l'argent. Même si neuf des douze stades prévus n'existent pas pour le moment, la FIFA ne se fait aucun souci sur la mise en route des chantiers. Sur les dernières années, le Qatar a en effet prouvé sa capacité à organiser des grandes compétitions, comme le GP moto depuis 1994, un tournoi de tennis ATP ou encore le Masters féminin. Mieux, le pays a accueilli la Coupe du monde des moins de 20 ans en 1995 et les 15es Jeux Asiatiques en 2006, avec, à chaque fois, un succès certain.
Et quand on a l'argent, on peut avoir les idées. Ainsi, pour contrer les effets de la chaleur, qui s'annonce accablante - jusqu'à 45°C -, le comité d'organisation a annoncé la construction de stades climatisés de deuxième génération, fonctionnant à l'énergie solaire. Ces douze enceintes seront concentrées dans un périmètre de 50 km, avec une superficie inférieure à celle de l'Île-de-France...
Conscients que posséder douze stades de 45.000 places ou plus sur 11.400 km2 ne servirait pas à grand chose à long terme, les autorités qatariennes ont d'ores et déjà annoncé que certaines installations seront démontées après la Coupe du monde afin d'être offertes à des pays en développement. Un argument "politiquement correct" qui a pu peser à l'heure des choix.
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