Match après match, le choix le plus cornélien pour Didier Deschamps se résume à cette question : Griezmann ou Giroud, Giroud ou Griezmann ? Valbuena et Benzema titulaires indiscutables, l’identité du troisième homme de l’attaque française reste toujours un mystère, jusqu’à l’annonce des compositions d’équipe. Pour le quart de finale face à l'Allemagne encore, l’incertitude persiste. Une chose est sûre : le choix du sélectionneur n’est jamais pris par défaut. Quand il titularise l’un, ce n’est pas pour sanctionner l’autre, mais pour s’adapter à l’adversaire. Europe1.fr tente avant l’heure de deviner le choix de "DD".
Convoquer le passé. Pour le premier match face au Honduras, Didier Deschamps avait choisi de titulariser Antoine Griezmann. Le joueur de la Real Sociedad avait brillé sur son aile gauche. De quoi en faire un titulaire indiscutable ? Que nenni : au match suivant, c’est Olivier Giroud qui était choisi pour déstabiliser, par sa taille et son jeu de tête, la défense suisse. Là aussi, avec succès. Le joueur d’Arsenal, qui avait ouvert le score (5-2 au final), avait-il gagné sa place ? Pas plus. Car contre l’Equateur, c’est à nouveau Griezmann qui était aligné d’entrée. Et pour le huitième de final face au Nigeria, rebelote, Giroud avait débuté le match.
Bref, pour l’instant, Didier Deschamps a joué l’alternance. Selon cette logique, c’est donc Antoine Griezmann qui devrait être titulaire face à l’Allemagne. Mais autant le dire tout de suite : Didier Deschamps ne raisonnera pas comme ça.
>> Résultat : match nul
La forme du moment. Au vu du dernier match, le huitième de finale face au Nigeria, on serait tenté de pencher pour Griezmann. Le joueur de la Real Sociedad a fait une entrée décisive à l’heure de jeu face aux Super Eagles, en bougeant une défense jusqu’alors hermétique. Titularisé, Olivier Giroud avait semblé vraiment peiner, et son association avec Benzema n’avait pas donné satisfaction. Sauf que dans ce match, l’attaquant d’Arsenal avait abattu un boulot ingrat mais essentiel : fatiguer la défense adverse, jouer avec les nerfs des défenseurs nigérians, les user tant physiquement que moralement. Pour ensuite laisser son remplaçant, un certain Antoine Griezmann, finir le boulot.
"Il faut féliciter le travail d’Olive", a d’ailleurs relevé Hugo Lloris à la fin de la rencontre. "Olivier a tapé, tapé, tapé sur les défenseurs adverses. Antoine avec Karim ont bénéficié de ce travail avec leur vivacité", a argué le capitaine des Bleus. Il faut y voir plus que la volonté de relativiser la contre-performance de son coéquipier. Joueur de surface par excellence, excellent sur les longs ballons, doté d’un timing rare, Olivier Giroud est un poison pour la défense adverse.
>> Résultat : léger avantage Griezmann
L’entente avec Benzema. Mais la titularisation d’Olivier Giroud a une conséquence parfois fâcheuse pour les Bleus. Celle de repousser Karim Benzema sur le côté. Et indubitablement, l’attaquant du Real est moins performant lorsqu’il ne joue pas en pointe. Sa performance face au Nigeria en a été l’illustration criante. Indigent pendant une heure, il a été métamorphosé après l’entrée de Griezmann. Repositionné en pointe, il a même été tout près d’ouvrir le score après un une-deux avec le joueur de la Sociedad. Auparavant, en une heure, Benzema et Giroud s’était trouvé à… trois reprises. Largement insuffisant.
Sur ce point-là, on est plutôt d’accord avec Jose Mourinho :
>> Résultat : avantage Griezmann
L’adaptation à l’adversaire. Le vrai critère, pour Didier Deschamps, c’est l’adversaire. Une défense technique et pas forcément de grande taille ? Giroud est le candidat idéal. Une défense physique et plutôt lente ? Griezmann est le premier choix. A priori, l’Allemagne rentre dans la seconde catégorie. A droite, donc potentiellement face à Griezmann, Mustafi est un joueur dense, que l’attaquant français doit pouvoir déborder. Mais au centre de la défense se trouve un certain Mertesacker (photo), 1,96 m tout de même, véritable tour de contrôle de la Mannschaft. Les éventuels centres de Griezmann pourraient bien trop souvent trouver la tête du colosse allemand. Dans cette optique, la présence d’Olivier Giroud pourrait s’avérer précieuse.
>> Résultat : léger avantage Griezmann
Au final : on penche pour Griezmann. Aussi précieux soit-il à la pointe de l’attaque, Giroud n’a pas été assez efficace contre le Nigeria pour convaincre. D’autant que Benzema à gauche, cela n’a pas été franchement folichon. L’entente, certes nouvelle, entre l’attaquant madrilène et Griezmann a donné suffisamment de gages d’efficacité lors de cette Coupe du monde pour avoir notre préférence. Reste à l’ailier de la Real Sociedad à plonger dans le dos de son vis-à-vis, et à Benzema à terminer le travail. A condition, bien sûr, que Didier Deschamps choisisse cette solution.
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