Le championnat du monde des rallyes WRC débute ce week-end avec "le Monte-Carlo". Et la star de cette première épreuve de la saison est Sébastien... Loeb.
Oui, le nonuple champion du monde de la spécialité, celui-là même qui avait pris une première fois ses distances avec le WRC fin 2012 avant de ne disputer que 4 épreuves en 2013 pour se lancer l'année suivante sur circuit, dans le championnat de tourisme WTCC. Mais visiblement, Loeb, bientôt 41 ans, a encore quelques envies "spéciales"...
Pour se faire plaisir, oui... "Non, ce n'est pas un retour, c'est un passage." Loeb, qui effectue ce re... passage sous la bannière Citroën (comment pourrait-il en être autrement ?), tient d'emblée à mettre les choses au clair. Non, il n'est pas revenu au rallye pour coiffer une dixième couronne mondiale. "Il n'y a pas d'enjeu particulier et on ne peut pas dire que je suis revenu, car je ne fais qu'une seule course", a-t-il souligné mercredi. "Je viens prendre du plaisir, donner du plaisir au public, ça fait un petit rallye avec Daniel (Elena, son copilote, ndlr), pour se rappeler les bons souvenirs." Le discours est sans surprise : s'il participe au rallye, c'est d'abord pour le fun. D'ailleurs, il ne maîtrise pas le parcours... "Le Monte-Carlo dans cette version-là, je ne le connais pas du tout, donc c'est difficile pour tout le monde, il n'y a que deux spéciales (celles de dimanche, ndlr) où on avait des notes récentes. Les sensations dans une voiture de rallye, c'est quelque chose qu'on ne trouve pas ailleurs, avec la glisse, le pilotage au "feeling", au naturel." Or, depuis le rallye de France 2013, chez lui, en Alsace, Loeb a pris l'habitude de rouler sur circuit, où les qualités exigées ne sont pas les mêmes.
... Mais pour gagner, aussi. Alors, comment Loeb a-t-il préparé ce "passage" en WRC ? "Comme d'habitude, en faisant deux jours d'essais, en prenant de bonnes notes en reconnaissances. Le rallye du Var a constitué une bonne préparation." S'il a effectivement donné une nouvelle direction à sa carrière en optant pour le WTCC, Loeb n'en a pas pour autant abandonné le rallye. En novembre 2014, il avait ainsi remporté l'épreuve varoise avec sa femme Séverine en tant que copilote. Difficile en effet d'imaginer que Loeb, ce gagneur invétéré, prenne ce "passage" en WRC à la légère. Il revient sur un rallye qu'il affectionne et qu'il a déjà remporté à sept reprises au cours de sa carrière. Son meilleur temps réalisé lors du "shakedown" (dernière séance d'essais) mercredi soir laisse penser qu'il sera compétitif, même s'il lui faudra déjouer les pièges d'une piste dégradée par le passage des 13 concurrents devant lui (il s'élancera en 14e position entre jeudi et samedi, ndlr).
"Si on arrive à se mêler à la bagarre, ce sera top, mais il y a plein de facteurs qui vont être difficiles à gérer", reconnaît Loeb, auquel a succédé au palmarès un autre Français, Sébastien Ogier, double champion du monde en titre avec Volkswagen. "Les conditions de route peuvent tout changer, en partant 14e dans les spéciales. Il faut prendre les choses comme elles viennent, c'est franchement impossible à prévoir." Ce qui est facile à prévoir, en revanche, c'est l'effet dévastateur que pourrait avoir une victoire de Loeb sur Sébastien Ogier, en termes symbolique (être battu par un retraité quand on est le nouveau boss de la discipline, imaginez...) plus qu'en termes de points. Puisqu'on vous le rappelle, Loeb n'est revenu que pour une course.