Pendant un instant, on a eu comme un doute. L'équipe de France était-elle restée dans les vestiaires du Stade national de Brasilia à la mi-temps de son huitième de finale face au Nigeria, lundi (2-0) ? Entre la 45e et la 62e minute, les Bleus ont été comme sclérosés. Et puis Griezmann est arrivé. Et tout a changé ou presque. Après une heure passée dans le brouillard, Olivier Giroud venait de céder sa place au virevoltant ailier de la Real Sociedad. "Ils ont deux profils différents, vous ne savez pas et je ne peux pas savoir si l'option Griezmann aurait pu marcher en début de match", s'est défendu Didier Deschamps, qui, comme face à la Suisse (5-2), avait aligné un trio offensif Valbuena-Benzema-Giroud. "Olivier a été un point d'ancrage. Il a amené aussi son jeu de tête. L'essentiel, c'est que ça se passe bien à la fin et que ça se termine bien."
Et si ça s'est bien terminé, c'est en bonne partie grâce à Griezmann. Son entrée a totalement relancé Karim Benzema. Atone en première période, le joueur du Real a semblé retrouver vivacité et envie quand le joueur de la Real est entré. On sait les deux hommes proches dans la vie du groupe (Ils twittent souvent des photos ensemble). Et, sur le terrain, leur entente, qui n'avait pas sauté aux yeux lors du match face à l'Equateur (0-0), a presque fait mouche d'entrée. Benzema a sollicité son "pote" sur un une-deux qui a failli finir au fond (71e). "Griezmann a apporté quand il est entré en jeu", a convenu l'avant-centre tricolore. "On a trouvé plus de profondeur, alors qu'en première période, on en manquait." Peut-être aussi parce que les Nigérians ont baissé de pied physiquement...
"L'entrée des remplaçants a été bénéfique", reconnaît Giroud. De là à dire que Griezmann a profité du travail de l'ombre effectué par Giroud, il y a pas... que l'attaquant des Gunners franchit. "L'entrée des remplaçants a été bénéfique, ils ont profité du travail qui avait été fait pendant une heure, une heure et quart", a-t-il insisté. Giroud parle "des remplaçants" mais seuls Griezmann et Sissoko sont entrés en jeu, mais le joueur de Newcastle l'a fait à la 94e minute... "Les remplaçants", donc, ont bien profité du travail qui avait été fait. Car après avoir failli être passeur décisif pour Benzema, Griezmann a été tout près de marquer, mais le portier nigérian Vincent Enyeama a effectué une parade extraordinaire (84e). Enfin, le joueur né à Mâcon a été décisif sur le deuxième but tricolore (90e+2). Certes, ce n'est pas lui qui dévie le ballon dans les filets nigérians mais c'est son appel qui pousse Joseph Yobo à intervenir dans la précipitation et à battre son propre gardien...
Reste à savoir maintenant si Deschamps va aligner Griezmann d'entrée en quarts de finale ou s'il va le conserver dans sa manche pour en faire le "super sub" de cette deuxième phase de Coupe du monde...
EN UN CLIC - Cinq choses à retenir sur France-Nigeria
RÉCIT - Les Bleus ont joué avec nos nerfs
RÉACTION - Deschamps est " très fier"
L'AVIS DE - Domenech : "sur la manière, on ne peut qu'applaudir"