Le Tour 1998, qui a longtemps été celui de l'"affaire Festina", va-t-il devenir dans l'histoire "celui du dopage" ? Le rapport de la commission sénatoriale sur la lutte contre le dopage permet en effet d'affirmer aujourd'hui que de nombreux coureurs qui ont participé à ce Tour de France étaient dopés à l'EPO, produit interdit indécelable à l'époque. D'autres, comme le Suisse Roland Meier (7e du général), figurent parmi les cas litigieux.
De fait, si l'on devait reprendre le classement du Tour 1998 à la lumière des révélations ce ce rapport, voilà ce que ça donnerait...
Classement du Tour de France 1998 :
1.Comme révélé L'Equipe en juin, le nom de Laurent Jalabert, qui n'avait pas terminé l'épreuve, figure dans ces cas positifs, tout comme ceux de Jacky Durand (vainqueur de la 8e étape et super combatif du Tour 1998), Laurent Desbiens (porteur du maillot jaune pendant deux jours) et des deux premiers de l'épreuve, Marco Pantani (également vainqueur des 11e et 15e étapes) et Jan Ullrich (vainqueur des 7e, 16e et 20e étapes, maillot jaune pendant 6 jours et maillot blanc de meilleur jeune).
Sept vainqueurs d'étape et six porteurs du maillot jaune
Parmi les autres coureurs convaincus de dopage sur le Tour 1998, on retrouve également les Italiens Andrea Tafi (vainqueur de Paris-Roubaix en 1999), Fabio Sacchi, Eddy Mazzoleni, Nicola Minali (vainqueur de deux étapes du Tour en 1997) et Mario Cipollini (vainqueur des 5e et 6e étapes sur le Tour 1998 et de quatre consécutives sur le Tour 1999), les Espagnols Marcos Serrano, Manuel Beltran et Abraham Olano (vainqueur du Tour d'Espagne 1998), l'Allemand Jens Heppner (vainqueur de la 3e étape en 1998) et le Néerlandais Neroen Blijlevens (vainqueur de la 4e étape), manager de l'équipe Belkin (Mollema, Ten Dam) sur le dernier Tour de France. En tout, 7 des 14 vainqueurs d'étape (Stuart O'Grady, dont les contrôles étaient litigieux, a avoué s'être dopé à l'EPO avant le Tour) et 6 des 7 maillots jaunes (le Danois Bo Hamburger a été contrôlé positif sur le Tour 99) sont épinglés.
Suite aux révélations de la commission d'enquête, le premier coureur non convaincu d'avoir eu recours à l'EPO sur les bases de ces contrôles rétroactifs est donc le Français Christophe Rinero, quatrième du général et vainqueur du classement de la montagne. Feu Philippe Gaumont, coéquipier de Rinero à l'époque chez Cofidis, a pourtant expliqué dans son autobiographie, Prisonnier du dopage, que le grimpeur tricolore, comme toute l'équipe, avait été préparé à l'EPO et à l'hormone de croissance pour ce Tour de France...